mercredi 30 octobre 2013

Benoît et le grand tour (88)

 

Ayant quitté Vienne dans la mâtinée pour visiter les terres extérieures en compagnie de Malvoisin et d’un homme d’une trentaine d’année passée fils d’une noble famille ayant ses entrées à la cour impériale. Ils parcoururent quelques lieues hors de la ville à dos de cheval, le temps était au beau, une brise légère portait la douceur des effluves que la nature offre à ceux qui savent s’en imprégner, cela augmentait la bonne humeur de la chevauchée.

Le clocher d’un bourg annonçait la mi-journée, une auberge à deux pas de chevaux fera l’affaire pour couper le rappel à l’ordre qui résonne dans l’estomac des baroudeurs. Le patron des lieux les installe à une table, Benoît lève la tête, il réagit à un accent qu’il ne lui est pas inconnu. Un jeune couple français, provenant sans doute de la région Bourguignonne. La jeune femme, bien ronde, semblait attendre un deuxième enfant. Un gamin d’environ quatre ans était en leur compagnie et naviguait entre les tables de l’auberge, le père le rappelait de temps en temps et ne semblait pas très content de le voir évoluer ainsi, il le surveillait comme on surveille le lait sur le feu. Deux soldats et un civil, apparemment un juriste étaient là aussi à les entourer et déjeuner ensemble, ils bavardaient de leur destination. Benoît glissa quelques mots à l’oreille de Hubert en les désignant du regard. Le marquis ne manqua pas de satisfaire la curiosité qui les habitait… Que vient faire ici ce jeune couple ?… Il alla à leur table, se présenta et désigna ses compagnons, un échange de salut des deux tables.
- Venez vous joindre à nous, vous finirez vôtre repas en notre compagnie et l’on échangera des nouvelles du pays.
 Le couple, heureux de trouver des voyageurs de la même origine qu’eux, accepta l’invitation, les soldats et le civil furent aussi du partage. Il répondait à l’appel de Marie-Thérèse l’Impératrice, il allait s’établir du coté de Innsbruck. Leurs parents Huguenots avaient quitté la France pour s’établir en Prusse.
- Mais comment vous sentez vous en tant que Huguenot dans un pays dont la religion est plutôt vaticane.
C’était un paradoxe pour Benoît.
- Nous ne partageons pas l’esprit Calviniste ou Luthérien, nous sommes plutôt catholique… nos parents nous ont un peu rejeté ! et nous avons entendu l’appel de l’Impératrice d’Autriche, ainsi sommes nous ici pour ne plus avoir à supporter les reproches.
Plus la discussion avançait, plus Benoît avait la conviction que ce couple frisait plus l’athéisme que l’esprit religieux, il faisait bonne figure pour se fondre dans un autre monde.



mardi 29 octobre 2013

Benoît et le grand tour (87)

  La route est dégagée, elle s’enfonce vers la plaine et glisse lentement en direction de Vienne. Ils croiseront de nombreux migrants escortés d’uniformes et de juristes qui leur délivreront les terres à travailler. Ils croiseront aussi quelques belles filles à la poitrine généreuses, au corps charnus, se laissant à remonter robes ou tabliers  permettant à nos jeunes amis de continuer une chevauchée fantastique, loin de celle chaotique parcourue durant la journée. C’est ainsi, que doucement, gentiment, surement, ils arrivèrent dans la capitale Autrichienne.

 Installé dans une hostellerie non loin du palais Hofburg, ils sont au cœur de la ville dont ils peuvent voir encore les stigmates du siège Ottoman au siècle dernier. Leur première visite sera pour l’église St-Pierre dont la construction de style Baroque a été effectuée sur le socle de son ancêtre fondée en l’an huit cent par Charlemagne. Elle subira moult transformation, c’est à Gabriel Montani, architecte italien, que l’on doit les plans de l’actuel édifice, modifié par la suite par Johann Lucas Von Hildebrandt, elle sera achevé en 1722, sa forme ovale rappelle la croix grecque lui donnant cette originalité. Elle abrite des chefs d’œuvres dont une sculpture de Lorenzo Mattielli, le martyre de St-Jean faite en 1729. Devant toute cette richesse, ils resteront en béatitude. Immanquablement leurs pas les mèneront à la cathédrale Saint-Etienne où repose les viscères des Habsbourg. La construction de ce monument religieux demandera 126 années de savoir faire dans le plus pur style gothique. Elle subira de nombreux outrages dont un incendie qui la fera s’agrandir, pire encore peu avant son achèvement son bombardement par les Ottomans en 1575. Flanquée de deux petites tours sur son portail et de grande flèche en font son originalité. Proche du palis de la Hofburg, l’église des Capucins, consacrée en 1632, est le lieu où les Habsbourg reposent dans la crypte sur décision de Ferdinand II d’Autriche.

 



lundi 23 septembre 2013

Benoît et le grand tour (86)


 Le chaos météorologique n’était pas le seul élément de la saison, l’Autriche ayant perdu son dernier mâle héritier, c’est l’Impératrice Marie-Thérèse qui ayant épousé François III de Lorraine, ce dernier reçut après des conciliabules, le titre d’Empereur en 1745 sous le patronyme de François I. Marie-Thérèse, soucieuse du bien être et à la recherche du progrès en matière agricole, fit venir environ deux cent mille colons d’Allemagne, eux mêmes en quêtent de terre plus riches et bonnes productrices. C’est dans un contexte encore trouble que nos voyageurs s’aventure dans le pays. En Prusse ils n’eurent pas à en souffrir, mais la guerre de sept ans fit perdre à l’Autriche la Silésie. C’est peut être la lente agonie de ce pays enclavé dans l’Europe centrale. La porte de la chambre mortuaire est entre- ouverte. Le parcours de Marie-Thérèse d’Autriche ne fut pas de tout repos, cette guerre de sept ans marqua le début de celle de succession de la maison d’Autriche (1740-1748). Le décès de Charles VI d’Autriche mit Marie-Thérèse sur le trône Impérial. Retournement de veste, Frédéric II de Prusse passa à l’attaque en alliance avec la Bavière, la Saxe, la France de Louis XV, le Piémont-Sardaigne et l’Espagne qui éliront son cousin par alliance (Charles Albert, électeur de Bavière) empereur (Charles VII) contre la volonté du défunt.   Elle eue à ses côtés l’Angleterre des Hanovre et les barons Hongrois. C’est dans ce conflit qu’elle perdit la Silésie (riche région minière) au profit de Frédéric de Prusse et une parcelle du Milanais à son beau frère Charles Emmanuel III de Sardaigne. En 1741 elle sera couronnée « Roi de Hongrie » et reine de Bohême. En 1756, il y eu un renversement d’alliance, reprenant sa guerre contre la Prusse, avec la France comme alliée elle cherchait à récupérer la Silésie, cela sera un échec. Elle se tournera alors vers des solutions plus diplomatiques. Voilà dans quel contexte nos jeunes évoluent dans le charme de ce pays et l’agonie de l’Empereur. Quand le jour du départ viendra, son fils devant lui succéder, le jugeant trop belliqueux, elle conservera le pouvoir et l’associera aux gouvernements des « États Héréditaires ». Pour l’instant présent dans leur évolution, l’empereur n’est pas encore parti, il faut attendre l’année suivante, ils ne seront pas dans les lieux.

dimanche 22 septembre 2013

Benoît et le grand tour (85)


  Une fois rassasié de sommeil, de la panse et l’affrètement établi, ils prirent la route dans un décor qu’ils ne sont pas prêt d’oublier. Telle une pâtisserie agrémentée d’une bonne couche de crème, ils admiraient les sommets de la montagne encore enneigée. Rus et ruisseaux courants comme un troupeau de faon gambadant dans la vallée, ils vont innocemment se jeter dans la gueule du Danube qui les dévorera comme un ogre avalant ses enfants.

 Les prés aux  herbes vertes montantes parsemées de petites touches de couleurs donnaient à ce tableau mobile une particularité à la sensibilité de leur ressenti. Les effluves aussi délivraient cette saveur verte sur fond de fraicheur descendant des hauteurs, à cela s’ajoutait un ciel bleu qui sans doute inspirera plus tard l’un des plus grands compositeurs Viennois emportant la cour impériale dans les valses lentes sorties de sa baguette magique. Le chant des cours d’eau se mélangeait à ceux des oiseaux retrouvant l’entre douceur printanière, ce n’est pas encore celle de mai ou juin, mais c’est elle qui chasse le blanc manteau dont peu de temps auparavant recouvrait ces territoires. Des parcelles vertes semblaient spongieuses, nul bêtes, encore moins les hommes ne s’aventuraient de ce marécage, il faudra attendre l’été pour les voir paître dans ce monde humide. Traversant un village, ils sont attiré par la procession des femmes poussant des brouettes remplient de linge. Au premier regard, cela semble être des draps de chanvre, elles vont vers le lavoir où trempés, battus, brossés, ils seront lavés, puis étendus dans un  pré ou sur des haies. Des hommes, à l’âge bien avancé, s’affairent à la rénovation des maisons, un  coup de peinture, de vernis et les chalets sont mis en valeurs et font la fierté de leurs propriétaires. Ce n’est pas que ces travaux étonnaient nos jeunes voyageurs, certains ils les connaissaient bien pour les avoir vu dans nos villages où ils se commettaient aussi, seul l’aspect décoratif les interpellait, peut être que dans nos montagnes nos gars le font aussi dit Benoît, il faudrait y séjourner une année pour le savoir. Les lieues défilaient sous les roues du carrosse, la route de-ci de-là avait subit les affres de la fonte hivernale par des coupes de ruissellement en cascade vers le fond de la vallée. Une étape, une autre, la suivante les gardera au chaud dans une ferme en connivence avec l’hôtelier, les nuées tombant du ciel empêchant toute progression du cheminement, cela dura deux jours, cette vie sous un ciel nuiteux plutôt que dans son rayonnement solaire qui précéda. Benoît fit quelques bijoux, Hubert rangea sa noblesse au fond de son pantalon et participa à l’entretien des bâtiments commun, il n’ira pas jusqu’à refaire le pailler ou sortir le fumier, mais transportera le lait entre l’étable et la ferme où la maîtresse de maison s’occupera du reste. Malvoisin lui était dans son élément en travaillant à l’écurie, il en profita pour échanger avec le palefrenier leur expérience des chevaux. Un vrai déluge durant ces deux jours et nuits, les routes étaient difficilement praticables. A l’aube du troisième jour l’accalmie permis de reprendre le voyage, la trace était plus lente, le pas lourd des chevaux, les roues encrassées par la boue sans compter les crevasses déjà mentionnées. Benoît avec l’aide du forgeron avait monté un auvent au dessus du poste de conduite, protégeant un peu mieux Malvoisin des averses.
 
Image du net.

samedi 21 septembre 2013

Benoît et le grand tour (84)


 C’est dans ce décor boisé, dans cette clairière à la croisée des chemins que la bâtisse en demi-lune est tapie dans un quart du cercle, dans ce qui sert de caravansérail il y a des chariots, des roulottes, Malvoisin à positionné le carrosse dans ce rassemblement. Les chevaux dans un enclos où ils pourront brouter de la verdure, pour la nuit il les rentrera dans l’écurie prévue à cet effet. Hubert qui est déjà dans les locaux de l’auberge négocie la chambre et le repas, ce qui ne semble pas poser trop de problème, il reste encore quelques chambres. Dans la leur il y a deux lits, tout ce petit monde aura de quoi passer une bonne nuit. Ils se passent un coup d’eau froide sur le visage et la table les accueillera. Une troupe de comédiens, d’où les chariots, s’affaire, certains se griment, les autres ioulent mettant une ambiance festive dans la salle commune. Nos trois compères n’en perdent pas une bouchée, c’est une découverte que ces vocalisent Tyroliennes. Ils sont transportés dans des rêves de gamins, un retour dans l’enfance qui n’était pas si lointaine pour nos jeunes. Les chanteurs en culotte de cuir aux jambes coupées à mi-cuisses laissent partir leurs savoir musicale, les autochtones reprennent en cœur parfois, non seulement ils chantent mais en plus ils jouent de leurs mains sur les cuisses, pieds à une vitesse qui les impressionnent, il y a de l’agilité, un savoir faire, ils sont subjugué par ce spectacle folklorique. Hubert tiré par le bras est invité à jouer avec eux, les artistes ont bien vues que les voyageurs n’étaient pas du pays, il devra essayer de faire comme eux sous les rires de ses compagnons mais il ne s’en tire pas mal, le jeune marquis a vite compris les mouvements et sans être aussi rapide, précis n’en est pas moins à la hauteur de la prestation. Ils ont raison d’en profiter, le parcours demande environ trois semaines pour être fait. En attendant, les comédiens, ceux qui vont jouer la pantomime, se mettent en place et commence la séance de théâtre, ils sont accompagnés par les chanteurs. C’est une pièce où Polichinelle, Colombine et Pierrot ont leurs places, il y a aussi d’autres personnages. Quand la pièce est en sont milieu, le présentateur, l’animateur de la troupe passe entre les tables un chapeau retourné en main à la recherche de quelques pièces qui permettrons de leurs faire passer une bonne nuit et peut être aussi de déguster un repas. La recette est plutôt moyenne, en bon gestionnaire, l’animateur réparti ceux qui devaient dormir dans une chambre et les autres dans les chariots, en bon gestionnaire des fonds et des âmes, il opérait un roulement, ceux qui allaient dormir dans un bon lit avaient passé la nuit précédente dans les chariots, c’était au tour des autres de la passer sur la paille des chariots. Hubert et Benoît se regardèrent et dans la langue de Goethe, dont ils avaient quelques rudiments apprit durant le séjour à Potsdam, parlèrent avec le chef de troupe et lui offrit une bonne prime, remerciement pour cette belle soirée.



vendredi 20 septembre 2013

Benoît et le grand tour (83)


Parfois Hubert ou Benoît descend pour tourner la manivelle afin de  serrée les freins sur les roues arrières, la pente étant plus abrupte. On voit que l’hiver est passé, la fonte des neiges a creusé par endroit des sillons transversaux qui font cahoter le carrosse, l’eau coule encore en cascade vers la vallée où elle rejoindra une rivière, traversera un lac, disparaîtra dans un terrain marécageux. Elle trouvera un chemin qui l’emmènera dans un long voyage finissant par son mariage de douceur avec le salin de sa grande sœur océane.
 
La rocaille laissant la place aux épicéas et à la flore s’épanouissant sous les bienfaits des rayons solaires. Les insectes s’en donnaient à cœur joie en butinant les fleurs, passeurs de vie. Chacun à sa place dans la chaine de l’humanité, de la vie, le monde de l’infiniment petit n’est pas inférieur à l’homme qui se croit le maître du monde. Il suffit de poser le pas et de contempler ce qui nous entoure pour comprendre que nous ne sommes rien à comparer au monde animal, l’illusion de nôtre codage usuel nous fait croire à une intelligence supérieur par rapport à eux. Ce n’est pas ce qui préoccupe nos amis. Au trois quart de la descente, après avoir croisé quelques cavaliers qui montaient vers le col ou des paysans avec des charrettes remplies de pierres ou tronc d’arbres, parfois de l’herbes fraichement coupé en bordure de la voie, des branchages que le poids de la neige a porté au sol. La voie traverse un plateau, arrive sur une clairière, elle est coupée dans cette clairière par des sentiers s’enfonçant dans la forêt où partant à l’assaut de la montagne. Bien situé entre des intersections, une bâtisse est dressée, de sa cheminée sort les effluves du bois qui se consume dans l’âtre, elle fait office d’auberge, d’hostellerie pour les aventuriers de tous poils. La nuit ne tardant pas à venir c’est là que Malvoisin marquera l’arrêt du carrosse, et si il y a encore de quoi passer la nuit ils en profiteront. Malvoisin comme à son habitude prend soin des chevaux, les malles sont montées dans la chambre. Il les bichonnera encore plus, car après une longue absence d’activité, hormis celle dans les prés, ce passage de montagne méritait bien cette marque d’attention particulière, en plus ils ne sont pas familiers avec la haute montagne, bien sur il ont bien l’habitude de passer dans quelques monts dans le Nivernais, mais ce n’est pas comparable, et la frayeur qu’ils ont eu peu s’expliquer. Finalement les chevaux s’en tirèrent bien. Hommes et chevaux tutoieront la montagne jusqu’à Vienne.
 


samedi 15 juin 2013

Benoît et le grand tour (82)


   Mais avant, passer par Udine, franchir le col arrivé à Villach, première ville escale Autrichienne, remonter vers Leoben, Wiener Neustadt et la capitale qu’il fallait découvrir. Le voyage est plutôt long, les routes sinueuses et boueuses. Le passage du col s’avéra épique, la montée semblait des plus dangereuses et bien des frayeurs s’emparèrent d’eux. Ils sortirent du carrosse pour marcher à ses côtés. Les ravins les
« effrayaient » un peu, les perturbaient, les chevaux aussi bien équipés d’œillères. Peu avant l’arrivée au col où la route s’élargie, pour une raison inconnue, les chevaux s’emballèrent, il n’y eu pas de panique, mais une certaine peur marqua l’instant. Benoît n’écoutant que son courage, son instinct, courra pour remonter vers la tête du train, il réussi à sauter sur le dos d’un cheval, Malvoisin tirait sur les rênes pour maîtriser l’attelage, des militaires en poste virent cette embardée arrivant vers eux, certains d’entre eux se portèrent au devant des chevaux et participèrent à l’apaisement de la chevauchée endiablée. Le carrosse mis à l’arrêt, Benoît tapota le cou de l’animal qu’il avait enfourché et en descendit. Il s’en était fallut de peu que disparaissent dans une chute vertigineuse tout espoir de finir le grand tour, carrosse réduit en miette, les chevaux et Malvoisin, entre autre, aller s’envoler vers le monde des étoiles. Une fois les équidés à l’arrêt total, calmé, il fut décider de faire une pause avant d’entamer la descente. Pause obligatoire, mais aussi forcée par les évènements, elle sera d’une heure, ce qui modifie légèrement l’emploi du temps, bien qu’il ne soit qu’approximatif, il faut compter sur des aléas comme celui là et la descente se semble pas de tout repos. Durant ce temps, des douaniers s’occupaient des formalités, de contrôle de routine, rien qui les intéresse pour un quelconque trafic, contrôle qui semble inutile car la contrebande ne semble pas passer par le passage officiel, mais ne sait on jamais, quelques audacieux !

 Benoît retrouvait sa sérénité, pas de suiveurs aux lames acérées qui auraient pu le transformer en nourriture pour la faune maritime dans un des canaux de la Cité Vénitienne. Heureusement il ne s’aventura jamais seul dans les ruelles ou en navigation sur les canaux cela le sauva s’en doute, bien que les plus sournois ne s’encombraient pas de scrupules et éliminer les accompagnateurs ne les auraient pas dérangé.


  L’aventure reprend, s’annonce, après un replat la descente vers la plaine, la vallée qui les mènera à Vienne. La voie est caillouteuse, bien damée, bordée de la muraille et des ravins que forme cette tranchée dans la montagne, un ancien chemin de mulet qui avec les efforts des hommes au travers des siècles, devient cette route reliant les hommes, facilitant leur déplacement. Les lacets en font le charme et la rendent moins difficile que cela semblait au départ. La pente est moins raide et ces boucles fréquentes en adoucies la déclivité.
 


vendredi 14 juin 2013

Benoît et le grand tour (81)

 

 L’hiver touchait à sa fin, le Siroco remontait vers la lagune, baignait les rues de cette ville qui dévorait tous les visiteurs leur laissant un goût amer d’un au revoir. Bientôt quand les cols seront praticables sonnera le départ pour Vienne.

 Il se peu que lors du carnaval ils croisèrent dans cette déambulation festive le chemin de Casanova, dont ils entendirent parler. A l’Opéra ils purent admirer Farinelli, mais pas  encore Mozart qui viendra plus tard déposer son empreinte dans la ville. Malvoisin aussi gardera un grand souvenir de ce carnaval, il endossa le costume de Polichinelle à merveille et en laissera quelques uns dans des tiroirs de passage, il y a des futurs pères qui n’y verront que du feu. Il commence à préparer le carrosse laissé loin en dehors de la ville, il visita le plus régulièrement possible ses chevaux en pension dans un relais hôtelier, il graissa les moyeux, s’assurent que les essieux ne soient pas fragilisés, qu’ils supporteraient l’assaut des monts, que le système de freinage sera efficace pour les descentes au cas où certaines d’entre elles voient leurs pentes un peu raide. Durant que Malvoisin s’occupait du moyen de transport, les garçons finissaient l’un de lire la Divine Comédie de Goethe  et l’autre le Décaméron de Boccace. Ils devaient quitter Venise à regret, mais aussi sous le regard bienveillant des autorités, un bijoutier cherchait des noises à Benoît. Heureusement qu’il bénéficiait de l’appui de leur hôte et de quelques notables de la cité. L’air devenait de plus en plus irrespirable pour lui. Outre le Siroco porteur d’une chaleur humide rendait la vie des ruelles plutôt malsaine, une aubaine pour eux, Malvoisin ne supportait plus cet air qui lui paraissait néfaste pour sa santé.

 A l’orée de la ville ce trouvait le plancher des vaches, avec l’aide de porteurs ils arrivent au relais où attend l’attelage, ils y passerons la nuit. Venise était déjà dans leur dos, ce sera la dernière nuit dans son aura, son cercle, son ombre lointaine déjà affichait le voyage qui allait repartir, une parenthèse qui renforça l’amitié des deux jeunes hommes, qui les rendit plus hommes, plus érudit aussi, Benoît pourra partager ses nouvelles connaissances avec ses sœurs, ses parents, une aubaine pour eux. Il ne s’ennuyait pas d’être loin d’eux, mais cela fait une année qu’ils ne se sont pas vu, parlé, il a l’impression que le débit des moulins va fonctionner comme la force d’un torrent qui manœuvre la roue pour moudre le grain, ici le grain sera les propos échangés, heureusement le courrier qu’il envoyait donnait de quoi patienter. La nuit, la dernière, au loin raisonne les carillons de Saint Marc et autres édifices religieux de la ville aux îles multiples, à l’aube dans les rougeurs du naissante de l’accouchement d’une journée printanière ils prendront la route pour Vienne. Le massif alpin à franchir avant de parcourir la folle descente vers le Danube. 



dimanche 26 mai 2013

Benoît et le grand tour (80)

 

 Cocasse situation quand Hubert soulevant sa robe chevauchant une charmante jeune fille laissant partir sa virginité dans la fureur de ce carnaval. Deux filles dans un face à face torride attisèrent bien des passions. Chaque jour, afin de ne pas être trop vite découvert, nos compères changeaient de signe de reconnaissances, de tenues.

 Venise était dans un carnaval semi permanent, ils purent s’en rendre compte dans la période automnale où l’un de ceux-ci entre octobre et décembre s’y déroulait. Mais c’est celui du cœur de l’hiver qui trouvait grâce à leurs yeux. Le célèbre Vol de l’Ange en ouverture était exécuté par une colombe géante en bois qui déversait fleurs et confettis sur la foule réunie en place Saint-Marc. Suite à la chute mortelle du voltigeur en 1759 qui s’écrasa au sol, la décision de le remplacer par cette nouvelle représentation a été prise.

 C’était aussi le moment où quelques vengeances avaient lieux et sous les habits exubérants des dagues se cachaient attendant l’heure de frapper… Des maris jaloux ne manquaient de surprendre la dame volage et de lui faire son affaire, ou, et à son amant par la même occasion. Le carnaval n’était pas aussi joyeux que l’apparence le laissait entendre. Il ne s’en fallut de peu que le marquis, confondu à l’épouse d’un riche marchand, n’y laissa la sienne, il dut son salut en exhibant ses attributs masculin qu’un sbire venu l’occire ne manqua pas d’en alléger les bourses. Florilège de la jeunesse, ils passèrent cette épreuve Vénitienne haut la main, enfin presque, deux bonnes journées à la farniente pour les remettre sur pied. Benoît semblait plus solide, plus résistant, il mit à profit ce répit pour confectionner d’autres bijoux et pommeaux de cannes, une commande faite par un armateur, ce qui eu pour effet d’arrondir généreusement d’espèces sonnantes et trébuchantes la caisse qui lui permettait, leurs permettaient d’avancer dans ce voyage sans soucis pour le financer, bien que là aussi tout étant prévu, c’était plus une grosse prime qui les sécurisait.

 Au fur et à mesure que les jours passaient, ils formaient de plus en  plus un couple. Ceux qui les connaissaient à peine, juste du regard, disaient qu’ils étaient comme des jumeaux, pourtant peux de ressemblance, c’était sans doute plus par la fusion qui régnait entre eux que l’aspect physique. Mais c’est plus Hubert qui affirmait sa féminité entre eux, le travestissement durant ce carnaval laissa en lui ses traces.


 




samedi 25 mai 2013

Benoît et le grand tour (79)

 
 Hubert en eut un autre choix, il trouva une belle robe, elle aussi en velours, il hésitât entre les couleurs bleue et verte opaline. Les reflets sans doute y sont pour beaucoup, il s’était agrémenté d’un bustier rembourré imitant une poitrine généreuse, finalement il prit les deux robes. Benoît sera de corvée pour faire et défaire les lacets cet objet de torture, la première fois qu’il l’entrevit dans ce déguisement, il ne put retenir un fou rire qui c’était emparé de lui. Hubert ne pris pas ombrages du délire de son compagnon. Déjà qu’il avait une belle silhouette, ainsi grimé il en devenait encore plus attirant !

 Pour eux un signe distinctif afin qu’il se reconnaisse dans cette foule en déambulation au cas où ils seraient séparé par un mouvement agité de celle-ci. Hubert ne manqua pas de recevoir quelques mains baladeuses sur son fessier. La main de Benoît passa par là, mais aussi il entrepris d’autres postérieures qui enjouaient des donzelles de tous rangs, présentent dans ces jours de fêtes.

 Hubert, outre les mains baladeuses, perçut les visites hardis de quelques mâles en désirs de rondeur bien charnues du à sa chute de rein. Il y eu bien des surprises pour certains qui soulevant la robe dans un face à face se retrouvèrent avec la présence d’un animal qui était comme eux. Si il y eu des abandons, beaucoup poussèrent le bouchon plus loin, l’entrainant dans un corridor et s’occupèrent du verso. Benoît ne manqua l’opération et l’entrepris dans l’encoignure d’un porche, la foule passant sous leurs yeux n’y prêtait pas attention, des couples se besognant n’étaient pas rare dans cette cohue où les délires pouvaient exprimer leur expression. La folle sarabande déroulait son ruban dans les rues, ruelles du Rialto et des autres îles, les canaux aux gondoles chargées d’Arlequins, Colombines et autres Scaramouche glissaient d’iles en îles. L’enchevêtrement des corps se dessinait tout au long des parcours. Doges, princes, bourgeois ou gueux dans cette période où chacun voyaient ses rêves vivres en réalités. Le gueux prenant d’assaut l’entrecuisse d’une princesse. Chacun derrière ses déguisements trouvaient une identité qui n’était plus la sienne, courant le risque de se retrouver dans des situations rocambolesques. Le jeune marquis n’était pas le seul mâle à être besogné du fondement, cela ne semblait pas les gêner pas plus que la respectabilité qu’ils avaient n’eût à en souffrir. Sans être une obligation, le rituel ne pouvait pas se dérober et il fallait faire bonne figure contre mauvais cœur. 


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mercredi 22 mai 2013

Benoît et le grand tour (78)

 

Ce plonger dans les traces de Virgile ou Dante, voir Boccace, après une heure de lecture ­— ils y reviendront souvent — direction un musée retraçant la vie de la cité des Doges, et des œuvres d’artistes de la renaissances. Ils en profitent, et ce qu’ils aiment c’est ces soirées masquées donné dans des demeures bourgeoises ou aristocratiques. 

Elles ne sont pas toujours aussi gaies que cela veux bien le laisser entendre, parfois des règlements de comptes surviennent, les déguisements sont propices à les dissimuler, dagues et poignards font leurs œuvres, les rues mal éclairées offraient aussi son pesant de victimes qui une fois occis par la blancheur des lames se retrouvaient à flotter sur l’onde des canaux. Mari trompé exécutant lui même la sentence envers l’amant ou utilisant des sbires gracieusement payé, un conflit d’intérêt commercial pouvait aussi ce régler de la sorte, voir les influences politiques qui n’étaient pas des plus tendre non plus. Des dossiers comme eux s’empilaient sur le plateau des bureaux du service de la sécurité.

 Les nuits de décembre s’effilaient à la queue leu-leu, Noël montra sa veillée, la messe de minuit de rigueur et les festivités le jour même chez le comte qui les invita à sa table, invitation qu’ils ne refusèrent pas. Malvoisin aussi eu sa part, mais pas à la même table, avec la domesticité. Bien que la mode des cadeaux ne soit pas de ce temps, ce n’est pas les mains vident qu’ils se présentent chez leur hôte. Une plante fleurie et quelques friandises accompagnaient la visite, Benoît, habile au dessin, avait tiré des esquisses de portraits féminins de la maison, il les peaufina avant de leur offrir. C’est vrai que durant ce séjour les jours de pluies les clouaient dans l’appartement qu’ils avaient loué. La confection de bijoux aussi eue droit à ses heures  d’ouvrages, il en vendit à l’entourage du comte et parfois sous le manteau. La ville ne manque pas d’orfèvres en la matière, mais l’originalité de son travail attirait bien des convoitises d’acquisition, cela lui rapporta pas mal d’espèces sonnantes et trébuchantes, toutefois il demeurait prudent n’ayant pas pignon sur rue, le risque de donner à manger à la faune maritime ne lui plaisait pas plus que cela.

 La ville se prête aussi bien volontiers à la débauche des corps lors de ces soirées masquées où les robes retroussées dans les recoins sombres laissaient les gaillards s’aventurer en les lieux. C’était aussi sans compter avec les lupanars en tous genres, passer allègrement entre les cuisses d’une femme à l’entre fesse d’un garçon, Benoît et Hubert ne dérogèrent pas à la règle, d’ailleurs n’étaient ils pas venus à Venise un peu dans ce but sous la couverture de l’enrichissement culturelle.

 Janvier préparait le carnaval. Chacun de leur coté trouvèrent de quoi agrémenter cette période. Benoît avait dégoté une tenue bleue en velours  au reflets soyeux, le masque en papier mâché, inévitable accessoire, représentant le visage de Scaramouche, la coiffe rouge grenat et noir et des bas blancs remontant jusqu’aux mollets enserrant le pantalon, sans oublier les escarpins à boucle.


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mardi 21 mai 2013

Benoît et le grand tour (77)

 

 Benoît en profite pour s’emparer de ses lèvres, de le bécoter amoureusement, le marquis se détendit. Caressé avec envie, Hubert s’appuya contre un pan de mur, Benoît lui baissa le pantalon en dessous des fesses, bien dressé, tendu, il le pénétra, drôle d’endroit pour exprimer l’acte de possession sur son amant, qui sait si cela n’était pas une ancienne officine notarial ! Le marquis loin de se laisser emporter par une quelconque passivité l’accompagnait gaillardement dans la danse du bassin de son complice, c’est qu’il l’aimait son Benoît, il savait qu’un   jour ou l’autre tout cela finirai, que leur relation se clairsemera dans le temps. L’atmosphère qui les enveloppait en est un signe précurseur de cette espace opaque qui les éloignera dans cette relation charnel. Fini cet ébat bucolique dans un monde brumeux où même leur rapport semble des plus étrange sans pourtant qu’il n’y ai aucune anormalité à cela, la société de l’époque se partageait déjà sur la place à donner à l’homosexualité, ils reprenaient la visite du secteur. Après avoir bien déambulé dans les décombres fantomatiques ils se retrouvent à l’embarcadère. San Marco s’ouvre à leur regard, au bout d’un long effort de leur bras sur les rames de la barque. Hubert, bien qu’il eu trouvé la relation des plus agréables, n’en revenait toujours pas de l’audace pour cet ébat.
– Toi, tu ne perds rien pour attendre, je vais m’occuper de tes entrailles entre les draps.
Benoît est prévenu. Ce lieu  sinistre, qu’ils avaient quitté, cimentait d’autant leur amour, c’était le marqueur de leur vie, un de ces endroits que l’on oublie jamais, il partira avec eux dans le long voyage du Styx, c’est ce qui les unira jusqu’au bout du chemin de la vie, rejoignant ainsi l’autre esse sur leur peau, leur âme, celui de Potsdam.
 Venise est la ville où ils vécurent en total liberté, celle des désirs charnel, de l’amusement, de la découverte, de vivre des moments intenses d’Opéra dans le théâtre San Benedetto (qui brûlera une décennie plus tard, remplacé par La Fenice). Ils se cultivaient tant d’un point de vue culturel que des plaisirs. Hubert fût recommandé à un notable qu’ils saluèrent et visitèrent souvent, tout en appréciant la sympathie de l’invitation de les héberger, nos voyageurs préfèrent une location plus indépendante, c’est la même personne qui leur trouva ce qu’ils cherchaient, ma fois sans être une supercherie, le notable en est le propriétaire. Des dorures qui pourtant leurs étaient destiné, ils choisirent d’en vivre en marge. Il neige sur Venise, cela arrive et met la ville dans un écrin soyeux d’une belle blancheur, état qui ne dure pas par les déplacements pédestres qui se produit, il faut profiter de ce spectacle que la nature offre au petit matin, soulever le couvercle de la boite à bijou et voir l’éclat de ce joyau éphémère. Bravant les caprices du ciel, le vent cinglant les visages de ceux qui s’aventure sur les canaux et dans les rues de la ville. Ils marchent dans ces ruelles étroites qui puent le danger à chaque recoin, ne s’en préoccupant pas, l’attirance d’une bibliothèque les accapara plus fortement. 



Toile de Ippolito Caffi (1809-1866)


samedi 18 mai 2013

Benoît et le grand tour (76)

 
Bien qu’il fût plus avancé dans l’âge que les jeunes, il n’en a pas été moins impressionné, il se signait à chaque  dalle ayant la gueule ouverte, il ne les suivra plus sur ce parcours, ce qui les arrangeait, notamment  lors d’un eux. Benoît et Hubert s’étaient accoutumé au secteur, il ne manquait pas un soir d’une semaine où ils y passèrent, que venaient ils chercher entre les dédales du lieu. Décembre, il fait froid, humide, la brume donnait une impression  esthétique différente, théâtrale, un flou sur les bâtisses plus sombre encore, une sorte de procession d’êtres informes, impossible de distingué un homme d’une femme, des masses dont on ne voyaient la tête, des troncs. Ils s’aventurèrent à suivre ce drôle de cortège, au loin dansait des feux follets au cœur d’un monde plus sinistre, plus sombre, était-ce leurs yeux qui finissaient de les porter dans un délire fiévreux, ou d’un débordement du à l’excès d’alcool. Parfois ils ne les voyaient plus, puis ils réapparaissaient, ces lueurs dansantes dans des jeux de couleurs, ils s’aperçurent que c’était l’effet de torches se consumant derrière les vitraux d’une église, ils suivirent les ombres dans le sanctuaire religieux, des chandelles s’agitaient devant les statues de divers personnages bibliques, ce ballet de flammes dans leurs mirettes fini de les étonner. Un chant venant d’un lieu indéfinissable dans la nef les envahi, ils prirent place dans une rangé et suivirent l’office, pas grands monde dans la nef. Ces âmes présentent ressemblaient plus à des zombies, à des cabossés de la vie, à croire qu’ils étaient sorties des tombeaux et venaient continuer leurs dévotions religieuses. Ils restèrent jusqu’au bout de l’office, pas trop long elle était déjà bien entamée. Les fantômes vivants étaient absorbés par l’épais brouillard ambiant, ils disparaissaient au sortir de l’église, Benoît et Hubert s’attardèrent, seul le curé et des enfants de chœur fermaient la marche, les gamins à leurs tours sont avalé par la brume et s’évanouissent du paysage, le père barricade le lieu et fait comme les autres en partant vers sa curie, le rideau sans être déchiré est franchi, ils ne le voient plus tout en restant planté sur le parvis de la bâtisse, ils étaient comme englué dans ce décor, enfin ils bougèrent vers un endroit qui n’avait pas encore reçut leur visite, une palissade plus ou moins déglinguée est dressée devant ce lieu encore vierge pour eux, ils glissent entre des planches béantes franchissant le seuil d’un monde nouveau tout aussi lugubre et incongru que ce chemin qui traversait le cimetière. Une bâtisse dont la toiture reposait sur le sol, les murs délabrés et s’enfonçant sur un côté donnait un air penché à ce bâtiment  éventré, il est loin des marques de puissances d’anciens personnages de hautes importance qui l’ont habité. Ils se risquèrent entre ces ruines. L’envol d’un oiseau nocturne, dérangé par ses visiteurs inattendus, surpris Hubert qui se blotti contre Benoît, lui souriait, de faite ils restèrent un instant enlacé. 

 
Photo du web. place St-Marc au 18ème siècle


vendredi 17 mai 2013

Benoît et le grand tour (75)


Il était loin le temps de son rayonnement, de sa puissance sur la méditerranée, Venise ne se mêlait plus des discordes du bassin, elle semblait fatiguée, usée par cette marmaille trop turbulente. Son désir de vivre plus calmement, plus en douceur, elle voulait se pomponner, trouver une autre façon de faire briller son éclat, elle le fera par sa générosité envers son peuple en matière de culture qui débordera de son cercle, l’audace semblait gagnée. L’aristocrate venant de diverses nations du continent et da la grande île en faisait un endroit incontournable pour l’épanouissement, tant culturel que des plaisirs. L’art musical, l’Opéra était ouvert à tous les habitants avec une politique d’entre- aide, de gratuité pour les plus démunis. C’est aussi une ville où la fête est sa maîtresse, outre le carnaval (semi permanent), La Sensa qui se fête le dimanche de l’ascension, tradition du mariage des Doges avec la mer. Celle des Maries aussi qui a lieu avant l’ouverture du carnaval désignant parmi une douzaine de jeunes filles celle qui fera le Vol de l’ange au dessus de la place St-Marc. Pour franchir le grand canal un seul pont, le Rialto qui relie le quartier de San Marco à celui de San Polo. Dans ses îles un dédale de ruelles et de canaux, parfois un secteur ressemblait aux portes de l’enfer digne de Dante, la rue non pavée, montante, traversant un cimetière rendant le lieu encore plus lugubre au soir tombant, passant près d’une église qui n’est une énorme bâtisse sombre dans cette nuit d'où l'on verrait surgir les fantômes des âmes qui l’ont fréquentées tout au long de sa vie. Hubert et Benoît passant un soir dans le secteur en eurent des frissons, l’atmosphère humide, fraiche, brumeuse rajoutait une pointe d’inquiétude à l’endroit. Pourtant pas sujet à l’effroi, ils ne pensaient qu’à regagner le quartier Saint Marc, la barque qu’ils avaient loué était là à les attendre. Cette ville les fascinait, sa richesse architecturale, ses églises, basiliques en grand nombre, ses tavernes. Les fantômes des Doges passent sur les murs du Grand Canal. C’est surtout le soir aux couleurs du couchant que l’on peu les apercevoir, il suffit d’avoir un œil attentif. Toutefois, il y eu un comme un aimant qui les attirait vers ce quartier lugubre, ils s’y perdrons plusieurs fois si l’on peut dire cela de cette façon, de jour comme de nuit. L’endroit semblait à l’abandon, il y aurait comme un maléfice que cela ne semblerait pas étonnant. Les pierres tombales étaient dans un grand désordre, rare sont celles qui restent bien dressées vers le céleste, l’abîme les attire bien plus, certaines ont déjà glissées vers leurs locataires, d’autres telles des gueules ouvertes donnaient un spectacle inquiétant, c’est tout juste si l’on ne pouvait pas voir surgir les trépassés de ces portes improbables. La fascination à fait place à une certaine fascination, Malvoisin les accompagnât un soir lors d’une de ces visites. Il n’avait pas le même engouement, juste une curiosité suite aux descriptions par ses deux compagnons de voyage. 


dimanche 5 mai 2013

Je lève le voile sur la deuxième partie.


 
Facel-Vega
photo du net



                                                       DEUXIÈME PARTIE

                                            Contemporain






                                                      I
                                    « Au croisement des vies. »

 Je me réveillais dans cette voiture, une Mercédès conduite par Jérôme Malvoisin. A ses coté sur le siège passager Franck Meunier, éducateur sportif à l’I.N.S, branche escrime. Sur la banquette arrière Benoît Chaudeur et moi Hubert de Pompiac. J’avais dormis depuis Paris, nous arrivions aux abords de Troyes, nous étions en route pour Berlin.
 J’avais rêvé, mais pas n’importe quoi, pas quelque chose d’improbable, c’est un long cheminement, de croisements, de séparations, d’oublis. Le hasard de la vie, hasard je n’en suis pas certain, plutôt le destin dans sa réalité.
                                                            --------------
  Au bahut je rencontrais Benoît, son nom résonna dans ma tête quand ses amis l’interpellaient. Je me rapprochais de lui peu de temps après qu’il ai fini sa conversation avec eux.
– Bonjour… je me présente, Hubert de Pompiac…
 Il ouvrit tout grand ses yeux, l’étonnement se lisait sur eux, dans eux, il sourit, me serra la main fermement, chaleureusement, il m’étreint aussi.
– Ah !... Ça c’est extraordinaire, une heureuse rencontre, il n’y a pas à dire…
– Oui, quand j’ai entendu ton nom, j’ai sursauté et en quelques secondes les liens qui unissent nos familles, l’histoire parallèle…
– C’est une longue histoire en effet…
– Elle commence avec ce grand tour au 18èmesiècle, la révolution, la guerre de 1870, la grande guerre du début du siècle, la résistance… et là… nous retrouver, vraiment c’est étrange, c’est comme si les âmes de ton ancêtre, celle du mien, nous poussaient à garder cette amitié au travers des siècles.
– Oui, c’est un parcours hors normes.
– Benoît, que fais tu ce soir ?
– Rien de particulier, hormis le travail sur les sujets du jour.
– Viens à mon appartement, nous les ferons ensemble et évoquerons ces souvenirs.
– Avec plaisir.

 
photo de moi.