lundi 29 avril 2013

Benoît et le grand tour (70)

 
 Nos amis pourront admirer la baie de Naples depuis le chantier royal. Mais ce qui les intéressaient le plus n’était pas là, c’était Herculanum, non loin de le ville, le jeune Ferdinand s’empressa de les accompagner dans les fouilles de cette découverte au début du siècle dernier, il fallut attendre que son père attiré par l’archéologie fissent entreprendre les premières fouilles, le jeune roi restera dans la ligné de Charles VII de Naples. Le jeune roi aurait du épouser Marie-Jeanne d’Autriche ou Marie-Josèphe d’Autriche, chacune fiancée à leur tour, mais la vie n’est pas toujours heureuse avec ses majestés, elles décédèrent avant les noces, c’est donc Marie-Caroline d’Autriche qui finalement épousera  Ferdinand. Sa sœur Marie-Antoinette sera l’élue du futur Louis XVI. Quel destin pour cette future reine des deux Siciles, elle sera une farouche opposante aux idées révolutionnaires et à Napoléon Bonaparte, malgré ses critiques de mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche avec l’empereur, et la naissance de l’Aiglon, elle finira par retrouver un réconfort avec ces deux personnes dans son exil Viennois où elle décédera en 1814. Ils passeront plusieurs jours sur le site de Pompéi et Herculanum, l’émotion était présente entre ces vestiges. Benoît dessinait, notait, Meunier et le jeune Ferdinand II avec d’autres historiens présents évoquait cette tragédie du 24 août 79 de notre ère à dix heures de la journée le Vésuve se réveil après mille ans de sommeil. La ville de Pompéi avait subit les outrages d’un tremblement de terre plus d’une quinzaine d'années en avant, en 62 après J.-C. sans trop de dommage, le ville avait réparée ses blessures. Ce jour dans la fin de l’été, les vendanges fraichement finies, les noix ramassées, des braséros de sorties et les gens en lainage indiquent que l’automne n’est pas loin. Le volcan dans une grande colère explose, son panache se voit de très loin, la pluie de cendre, de pierre ponce s’abat sur les villes, les maisons s’écroulent sous leurs poids ensevelissant les habitants, c’est aussi par asphyxie qu’ils périrent,  la découverte de personnes momifiés dans des positions de sommeil ou assises le démontrent bien. Croquer les objets, les villas restituées à la ‘vie’, dessiner les allées, rues, Benoît avait du mal, mais il surmonta son émotion et fini par rendre lisible ses traits, son écriture. Ils revinrent à Naples, trouvèrent une hostellerie, ils en garderont un mauvais souvenir avec les punaises comme compagnie dans les paillasses. Ils changeront d’établissement non sans avoir fait des remontrances au patron, d’ailleurs ils ne s’acquittèrent que de la moitié de la note, et tant pis si il râle, l’affaire sera vite réglée avec la connaissance qu’ils ont. Le deuxième établissement est plus honnête. Ils visiteront la ville, elle a un certain charme, mais ne l’aiment pas trop, sale, il fallait faire attention à ses affaires, planquer les bourses pour éviter de se les faire dérober… non ils n’appréciaient pas trop, même les rues mal famées de Palerme leurs semblaient plus fréquentables. Pour effacer ce mauvais œil, ils regardèrent une dernière fois la baie de Naples depuis le belvédère et prirent la route pour Rome. 



Dégagement du temple d'Isis. XVIIIème siècle.

   



dimanche 28 avril 2013

Benoît et le grand tour (69)

 

C’est un anglais qui débarquant dix ans après eux dans le port de Marsala tomba lui aussi sous le charme de ce vin. Il en importera dan son royaume, les anglais sont très friands de ces vins liquoreux espagnol ou portugais et la ressemblance leur plaisait, en 1796 il s’installera dans la région et aura sa production qu’il exportera, il contribua ainsi à sa popularité et développement. La route les reprends, pas longtemps, une halte à Sélimonte pour y admirer son acropole, puis ce sera Agrigente et la vallée des temples, il y resterons deux jours pour jouir de la beauté du site. Zeus leur parla, Hercule montra sa force, Héra ses ruses, le temple de la concorde les unissait… Ils n’oublieront pas non plus celui des Dioscures (Castor et Pollux). Une chose les attirait de plus en plus en avançant vers Catane, c’est l’éruption de L’Etna qui avait commencé le 19 juin de cette année, ils avançaient vers le volcan, mais d’abord ils visitèrent Syracuse, si lourde en histoire, les plus grands noms de l’antiquité y sont venu, les tyrans pourtant fou d’arts et grands mécènes les invitèrent, Pindare, Eschyle, Platon deux fois appelés, deux fois expulsés, Théocrite que l’on dit natif de Syracuse, inventeur de la poésie bucolique sans oublier Archimède, natif de la ville y trouva la mort durant le siège de Syracuse par les romains, un soldat désobéissant aux ordres l’occis en 212 avant J.-C. Les vestiges de ce passé auront droit à leur visite, principalement la petite île d’Ortygie, le quartier historique de Syracuse. Ils abandonneront ce secteur à regret pour Catane, puis le volcan bien sur ils ne pourront pas aller bien haut, surtout par le versant sud où ce déverse la lave dans la vallée de Montagnola, mais ils en auront aussi la possibilité d’entrevoir cette coulée qui glisse sur ce flanc. Puis ils partiront pour Cefalù, ville de pêcheur face aux îles Eoliennes, face au Stromboli ! L’habitat est concentré autour de la cathédrale édifiée au XIème siècle par Roger II d’Hauteville roi de Sicile, descendant de Roger d’Hauteville qui conduisit les normands à la conquête de la Sicile. Une simple journée sera consacré à la ville, ils visiteront la cathédrale en pure style normand dont a porte fût restaurée au XVème siècle, mais surtout ils garderont un grand souvenirs des mosaïques Byzantine qui l’ornent, elles datent de sa construction. Le lendemain ils partent pour Messine, ville tournée vers la mer depuis son implantation par les grecques 800 ans avant J.-C. Il faut être bon navigateur, car les courants marins sont très violents, dans la mythologie grecque, le détroit est gardé par les célèbres Charybde et Scylla. Ils visiteront la ville avant de pouvoir embarquer vers Reggio de Calabre, ils remonteront vers Naples, tant pis ils n’arriveront pas par la mer dans la baie de Napolitaine, mais grâce à un petit mot royal ils purent entré dans la résidence des Bourbons, le Palais de Caserte étant encore en construction, c’est Charles VII de Naples (Charles III d’Espagne), après qu’il monte sur ce trône, qui le fit bâtir, il le voulait rivalisant avec Versailles et Madrid… pari gagné !, mais c’est  son fils le jeune roi des deux Siciles qui en est l’héritier depuis que son père est retourné à Madrid.

 



samedi 27 avril 2013

Benoît et le grand tour (68)

 
 Oh, le mot est fort, c’est plutôt l’inverse, elles viendront conquérir quelques pièces pour satisfaire la masculinité des deux garçons… Pas très rassuré, ils poussent la porte de l’établissement, s’installent à une table, l’aubergiste leur apporte tout de go une carafe d’un vin venant de la région Messine, ils s’en abreuvent accompagné de jambon sec et tomates. Ils auront droit à un gâteau qu’un verre aux accents Ibère, le Marsala agrémentera. Si le vignoble de Messine est ancien, remontant à l’antiquité, celui de Marsala (de la région Perspectum) est plus récent dans le temps, son implantation est du aux Aragonais, c’est pour cela que l’on retrouve un vin plus liquoreux. L’histoire des vignobles est longue, rapidement il faut remonter aux grecques et romains pour les plus anciennes exploitations  viticoles, l’invasion arabe mettra un coup frein, n’interdisant pas la culture mais n’autorisant plus son expansion. Deux cents ans plus tard, les normands prenant pieds sur l’île reprit cette culture, suivit par les aragonais les remplaçants, au XIXème siècle le phylloxera fera aussi son ravage dans les cépages, il en reste quand même une certaine quantité et comme en France c’est des cépages genre Syrah, Chardonnay, etc., qui ont remplacé les vignes détruites par cet insecte. Nos amis bien guillerets jouaient aux cartes avec des hommes du pays, des filles tournaient autour de la table, Benoît en attrapa une par la hanche et la fit asseoir sur ses genoux, Hubert ne tarda pas à l’imiter, un autre joueur aussi, les mains ne s’occupaient plus de tenir les cartes, mais plutôt courraient dans les corsages largement ouverts, incitation à d’autres jeux. C’est après avoir emprunté un dédale de couloir,  deux passages, une porte s’ouvrit pour eux en cette galante compagnie, ils se retrouvèrent comme Adam et Eve enchevêtré sous une fine couverture. Le chant mélodieux de leurs ébats ne transperçant les épaisses murailles de la demeure, ni même les cloisons séparant les pièces. C’est avec l’apparition du soleil derrière les jalousies qu’ils se mirent debout, laissant la gente féminine dans leur rêve, enfin si on peu dire, ce n’est pas le style de ces demoiselles de rêver au prince charmant, juste quelques clients pour agrémenter leur bas de laine. Ils quittèrent les lieux les bourses allégées, au sens propres comme figuré.

Le carrosse s’engagea sur les routes poussiéreuse et saoulées de soleil. Marsala une de leurs étapes petit bourg à la production de ce nectar moelleux, Benoît le nota dans l’un de ses carnets, il y a ceux où il couche ses points de vue, ses remarques, ses notes, il y a ceux où il croque les paysages, les statues, les façades d’églises ou palais, une encyclopédie pour de souvenirs qu’il partagera avec les siens. Il note la qualité, de ce vin, son coté liquoreux. Pour que le Marsala envahisse le continent il faudra attendre la fin du 18èmesiècle. 



vendredi 26 avril 2013

Benoît et le grand tour (67)

 

  Palerme connue ses heures de gloires sous l’empire romain, puis Byzantine Romaine, Arabe, Normande qui l’enrichir et l’embellit, les Aragonais, Autrichiens en ont été les possédant et maintenant l’île comme la ville est sous la mouvance des Bourbons. Cela fait vingt neuf ans que les Bourbons règnent sur les deux Siciles, Naples étant devenue la capitale royale, la cour y est établi dans ce splendide château qui de regard embrasse la magnifique baie de Naples, Palerme perd son statut et devient la base arrière de la cour.
C’est Ferdinand 1er des deux Siciles qui règnent. Disons qu’a cette époque il est Ferdinand IV roi de Sicile péninsulaire, plus souvent appelé Ferdinand IV de Naples, il est âgé de huit ans, son père accédant au trône d’Espagne sous le nom de Charles III d’Espagne lui léguera les deux Siciles, le jeune roi est ainsi connu pour être Ferdinand III roi de Sicile insulaire, c’était en 1759. Nous sommes en 1763, le jeune roi a douze ans, la régence est assurée par Tanucci. Nos amis resterons deux semaines à Palerme, ils ont tant de choses à découvrir, les églises, musées, ‘s’amuser’ aussi. Puis ils vadrouillerons dans l’île en suivant la côte, Marsala, Catane, Syracuse, L’Etna, Cefalù et Messine.

  Un soir, à Palerme, dans une de ces rues peux sur, un périmètre mal famé, Benoît et Hubert en désir de canaillerie, adrénaline du bourgeois, y déambulèrent. Ce n’est pas quelques torches ici ou là qui pourraient les rassurer, peu importe, ils s’enfoncent dans ce dédale où le surin est plus actif à détrousser le quidam qui y passe, voir les faire changer de rives, visiter celles du Styx. Ils ne sont pas bravaches, ils ne tremblent pas non plus, un estaminet glauque leur apparu au détours d’une de ces ruelles, contraste de vie ici plus discrète, renfermée, alors que sur la place, malgré l’heure avancée, l’animation était encore bien présente, c’est sur cette dernière que Malvoisin et Meunier reposaient leur séant. Privilège de la jeunesse que d’affronter l’inconnu, l’arme blanche à la hanche quand même. La gente mafieuse n’est pas encore présente, il faudra attendre la fin du siècle prochain, mais dans l’entrebâillement de certaines portes son ombre rode. Son origine remonte vers les années 1860 et plus… cent ans plus tard que nos aventuriers !  C’est plutôt marqué par le racket du bourgeois, voir tourné en organisation paramilitaire opposant au pouvoir central, c’est du moins ce que laisse entrevoir un rapport du gouverneur de l’île à cette époque. Mais revenons à nos jeunes égarés dans ce monde d’apparence hostile. Ils sont comme des enfants qui partent à l’aventure, faisant l’école buissonnière sur des sentiers d’un bois, d’une colline, ou des rues d’une ville qu’ils arpentent, monde inconnu pour eux, le cœur battant fortement, la découverte parfois fait des ravages. Y aura-t-il des filles à conquérir, ils se posent la question, sourirent. 


jeudi 25 avril 2013

Benoît et le grand tour (66)

 



 Nos jeunes qui étaient au faite de l’histoire de la Corse, de part quelques lignes dans les gazettes, ils en ignoraient beaucoup et ces quelques mots leur en apprirent plus que n’importe quel discours. La mer Tyrrhénienne ne fût pas aussi calme que la première traversée, ils furent bien vite balloté et Malvoisin restât près des chevaux pour éviter tout incident. Quel drôle d’idée quand même, il aurait pu, après Marseille, remonter dans le Nivernais, mais non, il fallait continuer ce grand tour. Pour éviter de prendre les lames sur les flancs, le capitaine donna l’ordre d’ariser les voiles, de virer de bord ce diriger vers la côte italienne. L’alerte était passée, même si le navire avait enfourné parfois, l’opération de fuite permit d’éviter le pire, heureusement ce n’était pas une tempête comme cette mer sait les offrir.  Se mettre à l’abri dans une anse au cas où cela devenait plus scabreux était l’objectif du capitaine. Sans être une mer d’huile, l’onde redevint moins houleuse, le cap vers Palerme est reprit. La nuit est belle, les nuages jouent avec la lune, parfois on voit les étoiles, au loin quelque chose de rougeoyant attire l’attention de nos voyageurs, le capitaine leur avait demandé de rester sur le pont, Malvoisin qui avait quitté ses chevaux était à leur coté, quel spectacle.
– Le phare de la Méditerranée, dit le capitaine.
– Donc le Stromboli, reprit Meunier.
– Exactement, il est en perpétuelle activité, toutes les trois heures environ, il crache ses laves incandescentes.
 Une fois de plus Benoît avait saisit son calepin et le dessinait, notant là aussi les couleurs qu’il aurait plus tard à déposer sur son œuvre. Le capitaine avait fait passé au plus prêt le navire, cela rendait encore plus attirante la beauté que leur donnait ce volcan. De quoi alimenter les frayeurs dans des histoires racontées aux enfants et petits enfants. Palerme est à portée de vue, l’approche se fait en douceur, un accostage sans heurts, carrosse, chevaux, malles, hommes sont débarqué, les voyageurs remercient le capitaine, l’équipage. Malvoisin avait attelé les chevaux, le carrosse les mènera vers une hostellerie aux portes de la ville. Ce qui restait de fourrages, de pailles, et d’eau restera à bord, un paysan en sera gratifié. Seul l’avoine avait été mise avec les malles sur la plage arrière du carrosse. Malvoisin vit passer un tombereau à vide et moins d’une heure plus tard il était chargé de cette paille et foin et même le fumier, les barriques d’eau étant restées à bord elles serviront à l’équipage.

Photo de: Wolfgang Beyer

mercredi 24 avril 2013

Benoît et le grand tour (65)

 
Tout ce qui était couvre chef avait été accroché aux ceintures, le capitaine qui avait retenue pour des raisons futiles nos amis avec eux sorti de la cabine, et se dirigeant vers le ponton au passages de Benoît, les hommes le saluèrent et applaudirent, lançant des hourras, bravos etc… Le jeune homme dont le sangs avait envahi son visage c’était empourpré, il avait du mal à trouver ses mots pour les remercier à son tour, c’est que l’équipage lui rendait cet hommage pour avoir porté secours à leur collègue pris dans les filets des haubans. Benoît aurait aimé être tout petit, pas visible, mais voilà il n’en est rien, et les marins savent reconnaître le courage. En bas de la passerelle c’est le capitaine du Santa Familia qui les accueillit. Sur ce transport d’un tonnage plus important ils bénéficieront d’une cabine, il y a peu de passagers pour cette traversée. Ayant apprit ce qui  c’était passé sur le Ligura, il décida de son propre chef d’offrir la gratuité de ce voyage à Benoît et que ses amis profiteront d’un tarif réduit. Benoît l’en remercia et ne voulant pas se sentir privilégié, fit cadeau aux deux capitaines deux bijoux qu’il avait confectionné en Prusse, « ils agrémenteront la tenue de vos dames, dit-il ». le reste de fourrage, de paille, d’eau et d’avoine fût transféré d’un navire à l’autre, Malvoisin alla chez un grainetier fourrager chercher et faire livrer le complément pour la traversée. Ce transporteur est mieux équipé pour ce genre de passager, il doit avoir l’habitude de charger des animaux, aussi un emplacement ressemblait plus à une étable qu’une cale de navire, même le plancher avait été aménagé pour cela, du zinc sur les lattes de bois, une rigole vers l’arrière du navire permettait de faire partir les déjections dans la mer. Le transfert ce fit rapidement, nos amis eurent juste le temps de se désaltérer dans un estaminet du port et embarquèrent pour une nouvelle aventure. Les gabiers larguèrent les voiles, des mousses libéraient les amarres et sautèrent dans le navire, leur jeune âge permet cette souplesse et inconscience, parfois ils y en a qui ratent le coup et prennent un bon bain, une échelle de corde leur est lancée pour remonter à bord. La navigation se fera par le canal de Corse, bras de mer entre le cap Corse et la Toscane, ils croiseront l’île d’Elbe entre autre. Il faudra entre 5 à six jours, disons une petite semaine pour rejoindre Palerme en Sicile. Ils ont de la chance, car pas de fret pour Rome et Naples, ce qui aurait rallongé la durée du voyage. Quand je dis Rome, je pense Ostie, mais le port qui la dessert c'est Civitavechia.
Cette île est indépendante depuis 1735, dit le capitaine en montrant les contreforts de la Corse, et voyez-vous… il y a moins de dix années, 1755 pour être précis, qu’elle se dota d’une constitution démocratique, c’est une nouveauté dans l’Europe que nous connaissons. Des rumeurs laissent entendre que vôtre pays voudrait mettre la main sur cette île. Je ne crois pas que cela soit une bonne idée, je connais bien ce peuple, cela ne se fera pas tout seul.



mardi 23 avril 2013

Benoît et le grand tour (64)

 
– Dommage que je n’ai pas de couleurs, mais bon ce stratagème m’aidera à le fignoler plus tard.
– Tu sais Benoît, il faut vraiment le stricte minimum, alors tu as eu raison d’éviter de t’encombrer des couleurs, et puis l’imagination en plus, et cela on peut te faire confiance, n’est-ce pas Monsieur Meunier ?
– Vous avez raison Monsieur le Marquis.
Le sommeil avait poussé son élan vers le zénith, à l’horizon des ombres s’élevaient au-dessus de l’onde légèrement mouvementée, au fur et à mesure que le transporteur s’en rapprochait, ses zombies terrestres prenaient formes, la côte était plus franche. Les contreforts de l’Italie, de Ligure plus précisément ce profilait, au loin Portofino émergeait. Le barreur bifurqua pour prendre un meilleur axe afin d’entrer dans le port, le bosco donne des ordres pour faire hisser les voiles, ne laissant que celles nécessaires à la manœuvre pour naviguer dans le port, le navire ralentit son allure, la misaine portée en ris, c’elle de l’artimon devrait suffire pour accoster. Le Ligure passa très près de la Santa Familia, les capitaines se saluèrent, quelques marins qui se connaissent aussi, le navire était à deux doigts du quai,  agiles comme des singes, deux mousses sautèrent à terre et s’emparèrent des cordages jetés par des matelots, ils les amarrèrent aux bittes, les gabiers finissaient de hisser les voiles, de les accrocher aux vergues. L’ancre est jetée, les quais, plutôt des pontons solidement installé sur le fond marin accueil le Ligura. Deux passerelles furent déposées entre le navire et le ponton. Les débardeurs ou ‘portefaix’, comme on les nommaient à Marseille, prirent le pont d’assaut, ils le débarrassèrent du carrosse, Malvoisin qui avait descendu les chevaux, les fit trotter sur la terre ferme pour leur dégourdir les jambes avant de gagner l’autre navire. Les deux capitaines discutaient vivement et cordialement, pas un mot plus haut que l’autre, c’était un échange très latin, riche, ils se serrèrent la main comme si un accord avait été conclu. Des brancardiers descendirent le jeune gabier qui avait la jambe cassé, il sera transporté sur une charrette à l’hôpital où les médecins se pencherons sur son cas. Les débardeurs avaient portée les malles sur le second transporteur, c’était là le marchandage entre les deux capitaines. Le bosco du Ligura donna un coup de sifflet, une certaine longueur, une certaine tonalité, il ne fallut pas deux minutes pour que l’équipage au complet se retrouva sur le pont juste avant les passerelles, le capitaine qui était revenu à bord, accompagna Benoît, Hubert et Meunier vers elles. 



lundi 22 avril 2013

benoît et le grand tour (63)

 

– Descendons le dans ma cabine, il me faut opéré sa jambe pour replacer l’os, désinfecter et coudre la plaie, apposer des attelles et bander fermement le tout, à terre nous l’emmènerons à l’Hôpital.
 Un brancard est arrivé, il est glissé sous le marin, deux camarades le porte vers la cabine du chirurgien. Dans son malheur, le jeune matelot a eu de la chance, il aurait pu s’écraser sur le pont ou tomber dans la mer et s’y noyer. Le capitaine félicita Benoît, mais avant consigna l’accident sur son livre de bord.
 Le reste de la journée passa très vite, le vent avait forcit, le bateau tanguait, il fallait réduire la voilure. Ce ne fût qu’un coup de tabac passager, deux heures quand même. C’est le couchant, les hommes remettent la voile à la prise au vent.
– Si cela continu de cette façon, nous serrons à Portofino à la mi-journée, dit le capitaine, et l’avantage de la méditerranée, c’est qu’il ne faut pas attendre le jeu des marées pour rentrer dans le port.
La nuit ressemble à la précédente, belle, étoilée, le début du premier quartier de lune, juste un filet de croissant dessiné dans le ciel. C’est ce que croyait Benoît, pourtant la mer était un peu plus agitée, la proue pourtée par une vague plongea dans son creux et remonta au faîte de la suivante, certes ce n’était pas une tempête, l’écume des vagues ne s’écrasait aps sur le pont, juste un bain pour la base de la figure de proue. Benoît, qui avait sans doute l’esprit ailleurs, se réveilla et ne se sentait pas très bien… Il tenta de penser à autre choses, de regarder loin vers l’horizon, à quoi cela sert, on ne le voit pas cet horizon dans la nuit agitée, mais cette distraction commença à faire son effet quand il se porta vers l’avant du navire et s’amusa de la sensation retrouvée d’une balançoire, ici la force était plus grande et plus plongeante. Une fois l’équilibre intérieur retrouvé, il partit rejoindre le marquis dans le dortoir improvisé du carrosse, il fallait bien s’accrocher car les corps risquaient de tomber tour à tour des banquettes, enfin ils se décidèrent à s’allonger sur le plancher de l’habitacle, l’espace était étroit et serré l’un contre l’autre ne les ennuyait pas… Il ne faut pas s’attendre à les voir engager un jeu particulier, non, ils seront moins à même de se blesser, et Hubert avait peur pour sa blessure. Dormir, c’est un mot bien difficile dans ces conditions, mais le marchand de sable finit quand même par faire son œuvre. Malgré tout, la nuit fût courte, l’aube arrivait, le charivari de la nuit c’était légèrement calmé. Nos jeunes, rejoint par Meunier qui passa une mauvaise nuit, la pâleur du visage en disait plus long que trois pages d’écriture narrant sa nuit à vider ses intestins, lui n’eu pas la chance de vivre la balançoire dans le bon côté de la chose. Benoît le crayon en main, coucha sur le papier ce levé de soleil, il n’avait pas de couleur, aussi nota-t-il sur certains secteurs celles qui lui faudra déposer plus tard.



dimanche 21 avril 2013

Benoît et le grand tour (62)

 

La nuit était bien installée, chacun retrouvait la place qui était la sienne. Nos amis regardaient le ciel étoilé sans lune. Bien que ce spectacle n’était pas inconnu pour eux, l’émerveillement du lieu en ajouta sa beauté à cette toile tendue au dessus de leur tête.
  Le quart avait changé, un nouveau matelot était à la barre et les mousses avec des matelots les encadrant s’affairaient sur le pont, pas facile pour eux avec ce carrosse qui les gênait dans leurs démarches. Meunier avait gagné la cabine du second avec lequel il devisa une bonne heure. Malvoisin était auprès des chevaux qui avaient gagné en tranquillité.
 Restés sur le pont, appuyés au bastingage, Benoît et Hubert contemplaient le ciel étoilé, cherchait la grande, la petite Ourse, ils s’amusaient à compter les étoiles, mission impossible à faire. Finalement ils abandonnèrent ce poétique paysage marin dans sa nuit pour gagner les banquettes qui les accueillent pour dormir. Cela n’est pas aisé mais ils réussiront à trouver la position qui va le mieux dans ce cas de figure. Oh ! certes, ce n’est pas un bon lit dans une chambre, le bateau berce leurs rêves. « Bon ce n’est pas la mer à boire, dit Benoît pour une ou deux nuits on en meurt pas. »
Benoît est debout un peu avant l’aube, le disque orange commence à faire son apparition, il va vite réveiller Hubert pour partager ce lever du jour. Deux gamins devant la découverte d’un trésor, ils sont béats à ce spectacle que leur donne la nature. C’était aussi un  trésor à leurs yeux, ce disque d’or qui montait dans l’Ether vers son zénith, il était là coquet comme un courtisan qui s’admire dans ce miroir maritime, c’est un chant d’amour qui s’élève, quittant son reflet, il est prêt à exprimer sa chaleur à tous les cœurs qui savent en tirer ses bienfaits.
Le vent était arrière et les voiles bien gonflées, le navire avançait à bonne allure. Ce qui inquiétait nos deux amis, ce sont les craquements que faisait le bateau, celui de la coque, des mâts souffrants sous la poussé du vent. Pourtant depuis une journée qu’ils étaient à bord du « Ligura » ils devaient s'être habitué. Comme pour la nuit passée, il regarde la mer, l’horizon, pas le moindre bout de terre, ils s’amusent de voir les dauphins jouer autour du bateau, ils sautent, plongent, roulent. Benoît réussi à en croquer deux, le reste il le dessinera de par ses souvenirs. Il avait écrit deux lettres, l’une depuis Lyon et l’autre de Marseille, ainsi ses parents, sa famille suivait leur cheminement. Il remisa papiers et crayon dans sa besace, il sort du carrosse, et voit un jeune matelot qui se décroche de son travail, bascule à la renverse dans les cordages de la mâture, il est coincé et semble souffrir, un grand cri inhumain l’atteste, Benoît s’élança aussitôt à l’assaut pour porter secours au marin, il va l’aider à se redresser, il le fera s’accrocher autour de son cou, libérant la jambe prisonnière, l’os du tibia c’est fracturé et sous le choc a traversé les chairs. Il le descendra vers le pont où le chirurgien est déjà arrivé. Avec l’aide d’autres matelots, Benoît le déposera sur le plancher du pont, le chirurgien examinant la blessure est dans une grande expectative…  





samedi 20 avril 2013

Benoît et le grand tour (61)

 

Pour nos amis c’est bizarre, ils sont au milieu de nulle part, au milieu du monde marin et le ciel au dessus d’eux, c’est du bleu partout… plus trace d’un morceau de terre.
 Vers la proue, l’artiste pose sur la toile sa couleur sombre en dégradé de bleu. A la poupe, l’orangé, le rose et le violet se mélangent le disque solaire est au couchant à l’horizon, ils ne le voient plus, seul ses couleurs rappellent encore sa présence.
Le capitaine les invite à sa table, ils seront en compagnie du bosco, charpentier, maître-Calfat, le second, le lieutenant, sous-lieutenant et le chirurgien. Les quatre derniers sont les officiers supérieurs, les trois premiers nommés sont de simple officier, le Bosco jouissant d’une grande influence et reconnaissance de l’équipage, il est issu de ce rang par son savoir faire.

Hubert conte l’objet de son voyage, une fois arrivé en terre italienne, ils iront à Venise, puis descendrons à Florence, Rome, Naples pour voir Pompéi et Herculanum (enfin identifiées et reconnues, un site qui devient incontournable dans le grand tour. Lors de celui de nos amis, ce n’est que les prémices.), enfin aller en Sicile. Suivra un retour vers la France, traverser l’Helvétie et passer en Autriche pour visiter Vienne. C’est là que Benoît eut une idée.
– Ne faudrait il pas aller directement en Sicile et remonter vers Venise pour après franchir les alpes pour finir à Vienne.
 Hubert acquiesce.­
– Si nous arrivons assez tôt, dit le capitaine, la « Santa Familla » appareillera pour Palerme, alors pourrions nous procéder au transfert pour la suite de vôtre voyage. J’en parlerai à mon collègue et amis qui le commande.
– Quand pensez vous ? demanda Hubert à ses trois compagnons.
– Vu sous cet angle, nous gagnerons en temps… dit Meunier.
– Du moment que nous passons les montagnes avant la mauvaise saison, je n’y vois pas d’inconvénient dit Malvoisin.
– Si cela devait arriver, nous resterons à Venise à attendre les beaux jours.
– C’est une sage décision, allons y pour cette réorganisation du périple.
– Bravo, vous réagissez vite et bien, efficace. Messieurs, faisons en sorte d’arriver dans le nécessaire pour organiser ce transfert. Le capitaine s’adressait à la fois aux passagers dans une première partie et à ses subordonnés dans la seconde.




vendredi 19 avril 2013

Benoît et le grand tour (60)

 

Ils se séparèrent. Hubert alla vers le navire, Benoît à la rencontre des deux autres compagnons de voyage. Il parla à Malvoisin qui parti sur le champ chez un grenetier fourrager où il fit les achats nécessaires pour le bien des chevaux. Pailles, foin, avoines, barriques d’eau et signala qu’il fallait livré au transporteur le « Ligura » cette après-midi, au plus tard à l’aube demain. Le nom du navire évoque sa région d’origine ou bien simplement l’exotisme commercial voir encore celle du propriétaire issu de cette province italienne, quoi qu’il en soit, nous ne le saurons pas. Sur sa proue l’effigie dorée représentant Ino, déesse de la mer calme, protectrice des marins pour naviguer dans les meilleures conditions.
  Le soir nos quatre amis fêtèrent l’événement, oh ! pas une beuverie à en être malade, certes, quelques pintes de vin, mais surtout passer un instant agréable en compagnie de galantes dans un lieu de plaisir. Au cœur de la nuit ils retrouvèrent les chambres de l’auberge. Tôt au matin, ils règlent la note et après un bon déjeuner le cortège se dirige vers l’embarcadère. La commande pour les chevaux est en train d’être agencée dans un coin de la cale qui est dévolue aux équidés, le capitaine a prévu des bacs pour récupérer leur urine, il faut éviter de pourrir le plancher. Malvoisin arrange le pailler, les chevaux sont attachés, on ne peut pas dire qu’ils soient rassuré, le cocher leur parle, les caresses pour les détendre, les calmer, il restera près d’eux… Les dernières marchandises sont embarquées, le carrosse ferme la marche, il est bien arrimé au milieu du pont. Les malles sont déposées dans la cabine du second, là où dormira Meunier. La mi-journée sonne sur le port, une agitation autour du « Ligura », des bites d’amarrages sont retirés les cordages que des matelots tirent à bord. Sur les vergues, les voiles sont libérées et dans un fracas tombent, se gonflent au vent, l’ancre est levée, le navire semble dériver, le quai et lui se séparent mettant fin à une union éphémère en attendant leur prochaine relation. Même si d’autres aventures les occupent entre temps. Des enfants courent au bout de la jetée et fond de grands signent aux marins qui ne manquent pas de leur répondre, Hubert et Benoît aussi les saluts. Le voilier à enflé ses joues, Éole, du moins l’un de ses fils souffle dans les voiles, déjà l’embarcadère n’est plus visible, petit à petit s’éloigne la ville portuaire que les phocéens bâtirent 600 ans avant l’ère chrétienne. C’est en ce siècle le port le plus important de la méditerranée, loin devant Gênes, la peste en 1720 fit une saignée dans ses habitants (plus de la moitié 38000 morts), en 1730 la ville retrouve toute sa vitalité et son essor. Subjugué par ce jeux, Hubert et Benoît regarde s’éteindre la côte, bientôt ce ne sera plus qu’un trait à l’horizon…
– Capitaine, vent de terre en nord-ouest.
– Bien, souhaitons qu’i s’y maintienne voir passe à l’ouest.
 Cela tira de la rêverie nos deux jeunes amis. La mer est clame, le bateau semble glisser sur la surface lisse, pas une ride, c’est comme ci le vent ne venait pas caresser l’onde.



jeudi 18 avril 2013

Benoît et le grand tour (59)

 


                                                                         VI
                                                    Italie

« L’Italie est comme un artichaut qu’il faut manger feuille à feuille »
     Metternich

  Chacun de leur coté se mirent à la recherche d’un  transporteur pour Gênes. Rien, pas de bonnes nouvelles pour ces démarches. Ils restèrent sur Marseille quelques jours. Hubert et Benoît repartirent à la quête improbable d’un navire vers la Ligure. Ils voient un gros navire marchand qui est en train de chargement, Hubert part à la rencontre du Capitaine. Ils discutent, Benoît fini par remarquer le geste de l’officier qui indique un bâtiment commercial. Au passage, le marquis le prend et ils se dirigent vers le comptoir d’un armateur. Hubert prend contact avec le patron des lieux, discute, Benoît écoute, la discussion est longue, animée, mais pas houleuse. Un accord semble concrétisé, l’armateur et le jeune marquis se tapent la main, Hubert vide une bourse sur le comptoir, le caissier l’encaisse et couche sont montant sur un registre.
– Ah ! Benoît, nôtre destination change un peu, oh !!! pas de beaucoup. Faute de liaison avec Gênes en ce moment, mais le navire que nous venons de voir sera en mer demain pour Portofino, c’est un peu plus au sud, nous y débarquerons. Il me fallut convaincre l’armateur, car en principe les passagers ne sont pas admis, parfois si il y a une ou deux cabines disponibles, c’est réalisable.
– Oui, c’est évident, cela manque de voiliers pour voyageurs.
– C’est certain.. et j’ai rétorqué que nous ne poserons pas de problème. Les chevaux en cale, le carrosse sur le pont bien amarré, j’ai dis que deux d’entre nous pourraient y dormir.
– Bien vu.
– L’armateur dans ces conditions accepta le marché. Demain matin ils chargerons le carrosse et les chevaux, je vais demander à Malvoisin de s’enquérir de quoi soigner les équidés, il restera près d’eux durant la traversée, reste Meunier, lui partagera la cabine du second. Le carrosse sera pour nos jeunes os. Tu n’y vois pas d’inconvénient ?
– Non…, bien au contraire.
– Je m’en doutais (léger sourire), je vais voir le capitaine et lui confirmer notre présence, vas à l’auberge et donnes les instructions au cocher.
– C’est comme si cela était fait.




mercredi 17 avril 2013

Benoît et le grand tour (58)


Il y aurait encore beaucoup à narrer sur cette période…

  L’activité portuaire battait aussi son travail, la Saône tourné vers le nord de la France, Le Rhône vers la méditerranée. Ils eurent le temps de visiter La Guillotière, pour cela il leur fallut traverser la Saône, longer la place Bellecour et franchir le pont qui porte le nom de ce village, lieu où ce concentre auberges et estaminets sur la route du Dauphiné et de l’Italie, ils pourraient l’emprunter, mais c’est le transport fluviale qui a leur faveur. Ils y viendront se détendre.

   De nouveaux habits, des bottes neuves pour Benoît, les autres donnaient des signes de faiblesse… ils sont prêt pour la suite de l’aventure. Carrosse, chevaux bien attelé, et voyageurs sont sur la barge, manœuvré, tiré par d’autres chevaux, ils glissent le long de la Saône, lentement disparaît les remparts de la ville dans un soleil levant qui colorise d’or oranger ses murs, son reflet sur l’onde.  C’est dans ce voyage, lent, bucolique, où le temps n’a pas d’emprise qu’ils finissent la descente au soir sur un quai de Vienne. Etape de la nuit, à l’aube le même cheminement les mènera vers l’escale suivante, Péage en Roussillon, le Mistral soufflant cela aidait à la descente du fleuve, par contre un paletot était nécessaire, ce vent est plutôt froid. Admirer les vignes du seigneur sur les flancs du Rhône, autre nuit à Tournon sur Rhône, puis La Voulte, Montélimar, Bollène, Orange et enfin Avignon où ils débarquèrent. Ils n’auront pas la chance de faire le chemin fluvial avec la Comtesse de Sévigné qui descendait par ce transport à Montélimar ou plus vraisemblablement à Donzère pour continuer vers son château à Grignan.
  Avignon, ils s’octroyèrent une journée pour admirer le palais des papes et jouir de quelques plaisirs de la chair et de la table, goûter au vin aussi. Oui les deux garçons ne déniaient pas l’entrecuisse de la donzelle, pour le plaisir, l’amour c’était pour eux.
 C’est avec l’aurore qu’ils partirent en direction d’Aix en Provence, étapes à Cavaillon, Lambesc, une nuit à Aix, base arrière des riches Marseillais, on continu vers le port de Marseille où ils appareillerons vers Gênes.
 
Sur le pont d'Avignon...



mardi 16 avril 2013

Benoît et le grand tour (57)

 
"Souvenir d'un relais sur la croix-rousse"
Photo de moi

Ce texte est tiré du web, pour beaucoup de Wikipédia.

Attardons nous un peu à Lyon, la ville du 18èmesiècle. Celle qui en tout au long du siècle verra les premières révoltes des Canuts, 1717, 1744-1745 et 1786. Les Canuts, ouvriers indépendants tisseurs de la soie, sont obligés de passer par une poignée de négociants de la soie pour exercer leur travail. Ils revendiquent un tarif unique de leur travail, un forfait, pour subvenir à leur besoin, vivre. Celle de 1786, appelé « la révolte des deux sous ». Cette dernière sera durement réprimée le 10 Août par le consulat de la ville, les prémices de la révolution. Restons sur cette période trouble (la révolution française), la révolte des Canuts de 1786 permis aux ouvriers tisseur de ce regrouper, et cela en secret. Ils éditerons des tracts, lancerons des pétitions pour mobiliser la population lyonnaise. Il faut ajouter les mauvaises récoltes et la flambée des prix et les nerfs sont à vifs. L’élite Lyonnaise sensible dans l’intellectuel politique propice aux réformes, elle débat des projets de Turgot, Maupéou, etc.… Préparant les états généraux, l’élite lyonnaise s’oppose à un groupe de modérés conduit par l’archevêque Marboeuf. Les clivages se formant prédisposent la formation des partis politique de la Révolution. La période sera très agitée, comme ailleurs, dans la ville, lutte pour la main mise sur l’Hôtel de Ville, les uns chassant les autres, cela avec les troubles sociaux, religieux qui courent dans les murs de Lyon. À contre courant de ce qui se passe à Paris, le 29 mai 1793 les Girondins renversent les Jacobins  élus en Février de la même année. En effet quelques jours plus tard, à Paris la Montagne renverse les Girondins. La rupture est inévitable et la Convention décrète Lyon en état de rébellion et envoi des troupes pour la mater. Pendant que Kellermann avance avec ses troupes, des procès ont lieu et Charlier et ses amis seront condamnés et exécutés. Louis François Perrin, (Comte de Précy), organise la défense de la ville en édifiant des bastions et fort d’une armée entre 12000 et 14000 hommes. Le siège de la ville commence le 7 août, le blocus total ne sera actif que le 17 septembre suivant. Kellermann devant la forte résistance de la ville décide de canonner la ville pour démoraliser les habitants, rien n’y fait, il est remplacé par Doppet, il bénéficiera dès son arrivé d’une trahison qui lui ouvrira les portes de Sainte-Foy-Lès-Lyon et sans verser une goute de sang, une brèche est ainsi ouverte. La ville capitulera le 9 octobre 1793, Barère s’en vantera. C’est à ce moment que le sieur Fouché fit son apparition sur la ville laissant un souvenir ensanglanter. Barère voulant punir la ville pour sa rébellion, nomma Jean-Marie Collot d’Harbois, Montaut pour mette la ville dans le droit chemin, Fouché un peu plus tard les rejoindra, trouvant la guillotine trop lente pour effectuer les sentences, il décida de mitrailler les condamnés à coup de canons sur des dizaines de ceux-ci. 1683 ainsi passerons sous ses fourches. Cela lui valut le surnom de « mitrailleur de Lyon ».
De cette tranche d’histoire il faut aussi parler de l’édit de Chauny (1595) par Henry IV, auquel Lyon n’échappa pas.  Un consulat restreint pour mieux contrôler la loyauté d’une ville ligueuse. Quatre échevins, présidé par un prévôt des marchands. L’élection du consulat est soumise à l’aval du Roi, il peut s’assurer ainsi d’avoir des hommes fidèles. Cela dura durant deux siècles. Pour renforcer aussi son pouvoir, un gouverneur militaire, à Lyon il est l’influence du Roi sur le choix des membres du consulat.
   La ville est connue dans l’Europe pour sa soierie, renforcé par Octavio Mey qui en 1655 inventa le lustrage de la soie qui  augmenta le brillant de ce tissu.
Dans l’édition, Rouen et Paris étaient ses plus grandes concurrentes, Paris obtenant même les privilèges d’éditer que Lyon perdit. Cela ne l’empêcha pas de continuer…mais plutôt dans l’art de la contrebande plus lucrative !
  Le grand commerce, la banque sont à Lyon chez elles, la ville a une élite puissante et dynamique, le tout porté par ses quatre grandes foires annuelles.
 Avec le temps, les banquiers et marchands finissent par perdre leur prédominance dans le consulat au profit des maitres soyeux.
Au cour du 18ème siècle la ville s’agrandit, la population afflue obligeant à de nouvelles constructions, raser, construire des immeubles de 4à 6 étages vers les Terreaux, De grandes bâtisses autour de la place Bellecour.  Le quartier bancaire quitte celui au Change pour la rue Mercière.

Jacques-Germain Soufflot, architecte, en 1750 fera éclater un nouveau quartier au-delà des remparts, le quartier Saint-Clair. Il y construira un Théâtre, fera un premier Opéra à Lyon, dessinera L’Hôtel-Dieu.
Antoine-Michel Perrache dans les années 1770 eu l’idée d’assainir la pointe de la presqu’île au-delà des remparts d’Ainay, afin de la rendre constructible. Il ne verra pas son projet, qui fût terminé au XIXème siècle.
Pour finir cet aperçut, Jean-Antoine Morand ce lança dans l’établissement du quartier des Broteaux, Son œuvre sera à peine entamé à l’aube de la révolution.


 
L'amphithéâtre des 3 Gaules
Sur ls pentes ed la Croix-Rousse
Lieu où Ste Blandine fût offerte aux lions.