vendredi 31 janvier 2014

Benoît et le grand tour (112)

 Le rideau bleu nuit se lève, la toile se déchire, l’orangé prend le dessus, jauni, quelques taches blanches, grises s’installent dans le bleu du ciel, la marée est haute, il faut larguer les amarres, coups de sifflets, cordages dénouées des bites, l’ancre relevée, les voiles se gonfle dans la petite bise du matin, la frégate bouge, s’éloigne du quai, Hubert fait son apparition sur le pont.
– A ce que je vois, Mr le Marquis est bien matinal.
–­­– En effet, je viens m’instruire de la vie sur un bâtiment de la Royale et pour rien au monde je ne manquerais un aussi fabuleux spectacle.

 Nantes s’éloignait, l’embouchure de Loire se mélangeait à l’océan qui tel un mâle prenait possession de sa trompe. L’horizon était grandiose, mélange de vert, bleu, et d’argent sautillant en surface, danse de la Déesse Ino ou plutôt Leucothée non donné par Zeus à Ino après s’être noyé avec son fils dans l’onde marine. Leucothée est la déesse protectrice des marins. Hubert contemplait ce paysage insolite, jamais il n’avait été confronté à une telle immensité.
  Le quatrième jour de traversé est marqué par le sablier, le cap est maintenu, pourtant l’horizon est bien sombre, il n’y a pas d’île pour se protéger dans une anse et remonter une possible rivière dont les fonds soient assez profond pour recueillir la frégate, le commandant donna l’ordre de modifier le cap, l’homme de barre exécuta aussitôt la directive le navire glissa vers le sud ouest, l’affrontement avec l’élément semble inévitable.
– C’est un gros coup de tabac que nous allons affronter dans quelques instants, j’essai d’aller en sa bordure, mais je crains que cela soit inutile.. faites amener les voiles, moins elles seront exposées, moins il faudra les réparer et surtout le risque que la force du vent ne fasse casser les mâts., je crois que votre place serait mieux dans la cabine où vous ne serez pas exposé.


Hubert opina de la tête et rejoignit son logis. Le mouvement de la mer annonçait la couleur, deux heures plus tard la frégate voyait sa proue se soulever sur le faîte des vagues et plongées en leurs creux, la vague inondait le pont, balayant tout sur son passage, le second et le barreur bien attachés pour éviter de prendre un bain qui leur aurait été fatale. La frégate semblait un jouet entre les mains d’une puissance inconnue qui la ballotait comme un gamin jouant avec une feuille de papier sur un torrent de montagne. A chaque quart, les hommes devaient rusés pour ne pas être emportés par une lame. Hubert ne tenait pas en place, il lui fallait voir la chose, il passa sa tête et admira ce changement de quart, les hommes faisaient bonnes figures contre mauvaises fortunes. La tempête dura trois nuits et deux jours et demie. Le calme revint doucement, pas de casse hormis une vergue. L’officier charpentier et quelques marins firent la réparation nécessaire pour permettre à la voile de retrouver sa place et mener la frégate à bon port. Les mousse, balais, serpillières nettoyaient les ponts. Dans la cale de la frégate, poules, vivres et troncs d’arbres attendaient de servir, il fallait prévoir toutes sortes d’avaries durant une traversée, mais pas trop charger le navire afin de lui garder sa manœuvrabilité et rapidité. Les Antilles dessinent leurs côtes à l’horizon, pas de navire anglais en vu. Le commandant décide de faire escale à La Moule sur le flanc est de la Guadeloupe, le temps de charger quelques vivres et du rhum, de donner un peu de bon temps à l’équipage dans les tavernes, après ce qu’il vient de subir, c’est mérité. Hubert n’échappa à la manière dont on savait recevoir dans ces lieux de plaisirs. Rhum, délices de la table et filles ne manquaient pas à faire oublier la traversée. Il ne se souvient plus très bien dans quel ordre les choses se passèrent, mais il se réveil assis sur un banc la tête au creux de son bras, il a dormit au coin d’une table.
A suivre

jeudi 30 janvier 2014

Benoît et le grand tour (110)

Chapitre XII

« Insensés que nous sommes, nous voulons tout conquérir, comme si nous avions le temps de tout posséder »
Frédéric II

– Ah ! Benoît, je ne sais quand je te reverrais, le roi me missionne dans le nouveau monde, je ne connais pas le secret de cette mission, c’est en foulant ce sol que les instructions me serons données. Ce voyage en mer sera bien plus long que ceux que nous avons connu.
  Benoît avait entendu le bruit des sabots dans sa rue, il les reconnaissait bien, même si Hubert ne le fréquentait plus guère. Son compère l’informait partiellement de son périple et avait une requête à lui demander.
   Soit prudent, Hubert, ta famille compte plus sur toi avant que le royaume ne t’en soit reconnaissant.
– Oh ! ça je le sais, veille sur elle discrètement, je ne peux compter sur les miens bien trop occupé à leur monde.
– J’ai la mienne aussi, mais n’ai crainte, j’y veillerai.
– Merci Benoît, je savais pouvoir compter sur toi. Comment va ton père ? je me suis laissé dire que sa santé était précaire.
– Il m’inquiète, le médecin dit qu’il est possédé du démon, que seul un prêtre pourrait le guérir en pratiquant une séance d’exorcisme, il se plaint d’un mal de ventre qui ne semble pas s’arrêter.
– Hum ! quand la médecine n’a pas de solution elle se tourne vers le goupillon… méfiance.
– Oui, j’en suis conscient, informé, je veille sur lui et lutte contre cette idée de l’étouffer, il faut que la médecine trouve la bonne solution et non pas cette supercherie.
– Malheureusement je ne suis d’aucun secours et je dois partir bien loin de ce pays, courage Benoît, au revoir.

  Peut être es-ce le dernier baiser qu’ils se donnent, les lèvres bien collées, les langues nouées, leur amour s’échappe dans la pénombre de la pièce . Hubert quitte son amant et s’élance, l’âme en peine, une certaine rage au cœur, son cheval l’envoi vers Nantes où une frégate l’attend pour ce long voyage.

 Sa mission, écouter, analyser et rapporter au roi si la rumeur qui courre est fondée, celel des habitants de Boston qui l’année précédente organisèrent ‘‘La Boston tea party’’, coup de force contre la fiscalité de Londres. Il semble qu’un soulèvement est en gestation, le roi tient à le savoir. Hubert est conscient que cela n’est pas sans risque, d’abord sur l’océan, les éléments hostiles, les pirates, voir la ruse de l’anglois changeant de pavillon pour attaquer et piller les navires. Sur cette terre étrangère aussi administrée par les autorités anglaises, heureusement, il parle et comprend la langue de Shakespeare à merveille, la traversée lui permettre sans doute de perfectionner son oral.
A suivre

Benoît et le grand tour (111)

  Le père de Benoît est au plus mal, il souffre du ventre coté droit, sans doute l’appendicite, mais à l’époque on n’en connaissait rien de ce phénomène et pas rare que l’on étouffait les personnes atteintes sous prétexte qu’elles étaient dominées par le démon. Claudius Amyand médecin français exilé en  Angleterre en fait le première ablation, un jeune médecin nouvellement installé en est instruit mais ne sais pas comment procéder à l’opération, il faudra attendre la fin du 19èmesiècle pour que le médecin français, Paul Georges Dieulafoy en fasse le diagnostique complet et détaillé. L’état du sieur Chaudeur s’aggrave il sombre dans un sommeil profond, la douleur semble laisser place à un apaisement plus ou moins fiévreux. Il n’ouvrira plus les yeux, la mal l’emporte vers un autre horizon. Benoît prend sous sa protection la famille, organise les funérailles du père, sa mère en est incapable, tourmentée par la douleur de cette perte, pas plus que la fratrie, Benoît ne montre, comme d’habitude, ses sentiments, son état d’âme, un stoïcien sans doute.

   Hubert avait caracolé vers Nantes, il parlait à son cheval, lui disant sa longue absence, qu’un écuyer prendra soin de lui pendant ce temps là, en effet il le confie à l’écurie de la garde royale de Nantes. Il est sur le quai, face à la frégate qu’il admire au plus profond de lui, il monte à bord, accueillit par son commandant, un mousse le conduit à sa cabine portant aussi son bagage, Hubert se pare d’habits civil et range sa tenue militaire dans le double fond de la malle. Le soir, veille de l’appareillage, il dîne en compagnie des officiers du bord à la table du commandant, il y a aussi deux autres civils.
– C’est une tradition chez moi, avant de lever l’ancre je partage le repas de la veille avec mes seconds et les éventuels passagers que l’on m’a confiés.
– Merci commandant et très bonne tradition, dirent les trois civils dans un chœur digne d’un classique des scènes antiques.

 Hubert lui se sent bien dans ce monde marin, il en connaît un petit bout, sauf qu’ici il est dans la Royale et non plus sur un navire marchand, chaque homme est responsable de son poste, répond à une mise en scène bien huilée, du moussaillon au commandant, tous connaissent leur rôle et à défaut, quelques manœuvres durant la traversée les rappellent à l’ordre ou aguerri leurs gestes.
A suivre

mercredi 29 janvier 2014

Benoît et le grand tour (109)

   Louis XVI à l’aube de ses vingt ans monta sur le trône, mal préparé, n’aimant pas la cour. Il marque un certain intéressement au bonheur des français, à la prospérité du pays. Sa passion pour l’art de la serrure le fera railler par ses courtisans et opposants, les uns voyants une faiblesse, la noblesse de Lorraine ne manquera pas de s’en moquer, une étiquette qui le poursuivra au delà de son règne… Louis XVI, loin de cette image, érudit des lettres, nourri des philosophes des lumières, il est aussi le premier roi à pratiquer la langue anglaise avec aisance. Il a un goût prononcé pour la marine qu’il développa comme elle ne le fût jamais réalisée depuis bien longtemps. Inaugurant le port de Cherbourg, il découvrait par la même occasion la mer. Sa connaissance du monde maritime laissa pantois son auditoire qui le pensait selon les propos  colportés de benêt venant de la cour, un simple d’esprit, les dégâts étaient en route. La nomination de Turgot aux affaires redressa la finance de l’état allant à la rendre positive. Réforme de la Bourse, des impôts, Mr de Sartine à la marine, etc.. rendait un nouvel élan au pays. La pression de la noblesse perdant petit à petit ses privilèges fini par faire revenir le roi sur ses réformes à son grand regret. ‘‘Je vos bien qu’il n’y a que Mr Turgot et moi qui aimons le peuple’’ dira-t-il en 1776 quand il du se résoudre à renvoyer son ministre. Sans doute son horreur de l’étiquette de la cour lui devient fatale, il en sera prisonnier, tout comme son prédécesseur qui ne la supportait pas, cette cour faite pour Louis XIV et par Louis XIV afin de tenir l’aristocratie à sa botte, n’est plus adapté à ses successeurs. Versailles est sa prison et le conduira à sa perte.


  Le début de règne semble bien parti pour réconcilier le peuple avec Versailles, mais le comportement de bon nombre de ‘‘Marquis’’ manœuvrant encore la cravache et les autres grands jouisseurs de la vie, gens foutre d’autrui, méprisants le peuple et magouilleurs dans la sphère royale. Cette aristocratie inconsciente de l’évolution des idées, du progrès, trop libertaires ou au contraire arbitraires, austères défaisant l’écheveau libéral qui se construit à chaque marche de l’escalier montée, leur jeu en fait descendre deux. Ils ne voient pas les évènements qui vont précipiter le monde dans une ère nouvelle.
A suivre

mardi 28 janvier 2014

Benoît et le grand tour (108)

 Il faut redoubler de précautions, les membres du club décidèrent de réduire le nombre des invités dans ce genre de réunion, hormis une après midi musical. Ce sera par petit groupe qu’ils se retrouvent pour taper le carton !, tantôt ici tantôt là. Benoît ne manque pas d’en organiser. Sa belle n’est pas toujours rassurée, elle le lui fait savoir, il est conscient des risques mais l’avenir s’ouvre.

 La nouvelle année arrive avec son cortège de désolation et aussi un événement important pour les loges maçonnique française, elles se sont réorganisées au sein du « Grand Orient de France ».  Elles sont au nombre de 200 loges et ne cesse de croître au fil des ans, il y en aura quarante mille 16 années plus tard.
  En 1773, le roi veuf de Marie Leszczynska et ayant perdu sa favorite, Mme de Pompadour, tombé en amour pour madame du Barry qu’il voulait épousé, mais l’hostilité de la famille royal, surtout ses filles, de Mr de Chevreuil et ses partisans firent échouer le projet de mariage. L’année une fois de plus connue la disette, les mauvaises récoltes, l’envolé des prix, à Bordeaux il y eu même une émeute qualifié de « l’émeute de la faim ». de plus en plus le peuple gronde, mais pas que lui, une partie de l’aristocratie qui voit d’un mauvais œil l’horizon se noircir, elle tire la bobinette d’alarme, mais rien ne semble changer.

  Le temps s’écoule, les enfants de Benoît ; Hubert grandissent, le roi pour le peuple n’existe plus, de sa mort spirituel auprès de lui arrive la réelle en Mai, cela laissa le peuple dans une indifférence, voire manifesta son hostilité, son mépris envers le monarque, il fallut l’enterrer en secret, de nuit. De bien aimé, il passa au mal aimé.
A suivre

lundi 27 janvier 2014

Benoît et le grand tour (107)

  Les anglais sont novateurs, il semble que le départ du siècle des lumières est au moment du décès de Louis le quatorzième de France. La régence apportera les clubs, cafés, salons de littératures fleurissent, la monarchie, dans laquelle ils évoluent, faiblissante marque son essor et la crainte de voir descendre la maréchaussée n’est plus qu’un souvenir, mais chacun reste quand même sur ses gardes.

  Si Hubert ne fréquente pas trop ses lieux, il en connaît quelques uns, notamment celui d’une comtesse ayant résidence aux environs de Versailles. Le jeune marquis est entre deux sentiments, être au service du roi et dans ces salons l’art de l’abattre…

  Benoît dans sa ville provinciale est assidu à un club. La philosophie, la politique en sont les grandes animations. Le secret des réunions est plus marqué, ses membres prennent moult précautions. Des billets codés donnaient le lieu et l’heure des rendez-vous. Malgré tout il arrivait parfois que les oreilles de la police secrète en soient informées et débarquent dans ce nid de butineurs refaisant le monde. Un soir, le château d’un Chevalier abrite l’une d’elle, une vingtaine de d’hommes jeunes et moins jeunes, quelques femmes à part. Arrive un commissaire et deux gardes, sa visite a pour but de découvrir des « conspirateurs ». Le château, bien que modeste n’en possède pas moins plusieurs pièces que la domesticité transforment pour l’occasion en salons. Les invités étaient répartis dans ces derniers, ici on jouait aux cartes, ailleurs un salon de lecture, un fumoir… une bibliothèque dans laquelle jouait un quatuor de cordes… Durant ces activités, la conversation vers la transformation de la société bat son plein.

Respectueux des règles, le commissaire se fit annoncer, mais aussitôt pénétra dans les lieux, les deux gardes restants dans le hall d’entrée, surveillant tout mouvement des invités. Le commissaire passa de salons «en salons, ne trouvant rein de spécial à redire, il note quand même l’identité de quelques convives qu’il ne connaît apparemment pas. Rien, c’est dépité mais ne le montrant pas, qu’il quitte le château en saluant ses « hôtes, Le chevalier lui proposa un réconfortant, un porto ou autre chose, mais l’homme refusa. Sa visite avait durée environ une demi heure, il retourne à sa besogne ailleurs sous les regards goguenards des personnes présentent.
A suivre

dimanche 26 janvier 2014

Benoît et le grand tour (106)

  L’année 1771 sera dure, déjà Terray le 11 de Janvier interdit l’exportation du blé, il faut calmer les esprits. En février c’est le bras de fer entre Terray, Maupeou et les parlements qui font de la résistance aux réformes financière, et de se soumettre à l’autorité royale, Maupeou décide de les convoquer pour poursuivre les travaux, mais c’est une convocation forcée, des mousquetaires sont envoyés vers les magistrats et ceux qui ne répondent pas voient leur bien confisqué et condamné à l’exil.
Après les déboires de Malesherbes dont la lettre de cachet du 6 avril l’envoyant en exil sur ses terres, un clivage se forme avec des hommes de bonnes volontés, ils forment la coalition « des patriotes ». Ils sont partisans d’une nouvelle constitution opposée au despotisme royal, inspiré par le « contrat social de Rousseau », partisan des états généraux à défaut d’un parlement, ils revendiquent la liberté de conscience, da la presse, la liberté personnelle contre les lettres de cachet, la liberté de propriété et la liberté nationale…

Outre ce club, il y a celui des royalistes autour de Maupeou, et un troisième inspiré par les philosophes, plus modérés avec Necker, Galiani, Turgot, qui se satisferaient d’une gouvernance royale moins absolutiste, moins arbitraire, les philosophes voient plus en avant dans la quête à la liberté, à le représentation nationale dans un parlement, la fin de la domination catholique, celle de l’absolutisme royale, les Lumières triomphantes contre le despotisme, un accès à la justice, au bonheur, à la vertu. L’égalité devant les lois, la représentation législative… Benoît Chaudeur s’inscrit dans cette troisième voie. Dans la ville il montera un club autour des idées novatrices.

L’année 1772, hormis la découverte des iles Kerguelen en février 1772 par Yves de Kerguelen Trémarec parti un plus tôt dans sa deuxième expédition et un fait marquant par D’Orbessan qui obtient du roi l’abolition totale de l’inquisition sur le territoire français. Il y a une situation qui limite les naissances, une recrudescence d’épidémies dans certains secteurs territoriaux et la crise agricole. Les affaires pour Benoît vont bien, les difficultés des uns armes les autres. Hubert de Pompiac voit arriver son deuxième enfant, il envisage de faire partir sa famille au delà du pays, laissant un régisseur s’occuper des affaires de ses terres, après discutions entre les uns et le autres, les conseils de Benoît, de ses parents, Hubert renonce à son projet.


Ils sont au cœur des lumières, les jeunes hommes, en écrivent une part, indirectement sur leurs vies, réflexions en sont les lignes, qui vont faire marcher le monde à l’échelle du temps.
A suivre

samedi 25 janvier 2014

Benoît et le grand tour (105)

  Les mois du début printanier, outre que le nouveau prince monte en popularité, la vie politique est très mouvementé, en Bretagne un procès retentissant contre le Duc d’Aiguillon qui condamné, devant un vent d’hostilité le Roi casse le jugement. Choiseul en fait les frais, Maupeou le remplace, les ressources de céréales ne sont pas au beau fixe et une décision d’interdire sa circulation met le feu au poudre sous la bannière du Prévôt De Beaumont qui accuse le roi et les riches de créer une spéculation menant à la famine les plus pauvres, l’abbé Terray ayant mis en place l’arrêté de circulation l'assoupli. La fin de règne est de plus en plus agité, le Roi si populaire essuie une hostilité grandissante, tant du coté du peuple, des parlementaires, que de la noblesse.

  Colette sera délivrée au début septembre de l’année 1770, un deuxième garçon, Louis Amédée sera ses prénoms et dans les conditions du moment l’accoucheuse laisse planer un doute sur son avenir.
  Elisabeth le fera à son tour en Novembre de la même année, un garçon aussi et comme promis, Pierre-Marie, Benoît, Hubert sont ses prénoms. Bien que les conditions pour lui soient plus favorable, il n’en demeure pas moins une épée de Damoclès sur sa tête cela n’est pas rare en cette fin d’année de plus en plus difficile.


  Durant ce temps une autre affaire secoua le pays, celle de Sirven, si Calas fut condamné à mort par le parlement de Toulouse et exécuté, l’intervention de Voltaire, d’abord réticent puis convaincu de l’innocence fini par l’arrêt de grâce royale, mais le parlement de Toulouse  s’obstina et refusa d’appliquer grâce et réhabilitation, le procureur qui manifestement avait truqué l’affaire, démissionna et se suicida. Pour l’affaire Sirven, la fille Elisabeth disparue une première fois, rappelons qu’elle avait un handicap mental, on la retrouva dans un couvent, la famille Sirven est d’obédience protestante, des rumeurs d’enlèvement par les sœurs du couvent des Dames-Noires amena l’évêque à restituer Elisabeth à sa famille, la pauvre fille étant complètement déboussolée dans ce milieu. Elle disparue à nouveau un peu plus tard et son corps retrouvé dans un puits asséché, les sœurs accusèrent la famille de l’avoir trucidée. Avec son épouse et ses deux autres filles le sieur Sirven quitta le pays pour s’exiler en Suisse, le parlement de Toulouse le condamna à mort par contumace, Voltaire là aussi intervint auprès du Roi, il fit un  grand tapage dans les gazettes, le Roi échaudé par le refus précédent refusa la révision et de casser la décision, le parlement de Toulouse qui avait complètement changé et lui aussi secoué par cette précédente affaire, assoupli sa position, Sirven se rendit à Mazamet pour être y entendu, la où Calas avait fait de même cela lui couta la tête. Le jugement eu lieu et il fut relaxé en décembre 1769, il fallut attendre le 25 novembre de 1771 pour voir la famille Sirven complètement réhabilitée, indemnisée et réinstallée dans ses biens, la ville de Mazamet du verser des compensations. Dans une lettre que Pierre-Paul Sirven écrivit à Voltaire pour l’en remercier de son soutien, de sa campagne, de sa défense, il conclu celle-ci par ces mots …(Vous m'aviez jugé et le public instruit n'a pas osé penser autrement que vous, en éclairant les hommes vous êtes parvenu à les rendre humains).

A suivre

vendredi 24 janvier 2014

Benoît et le grand tour (104)

   Benoît est bien installé, les affaires vont bon train, Colette a mis au monde un bébé, Hubert-Benoît Chaudeur. C’est avec une certaine fureur entendue dans la rue, un bruit de cavalier arrivant au grand galop que Benoît sorti de son atelier, il vit Hubert, descendre de sa monture, tout poussiéreux… Ils s’enlacèrent et se donnèrent l’accolade comme deux frères que la nuit des temps aurait séparé…
– Reprends ton souffle, Hubert mais quel bon vent t’amène ici.
– Ah !...Oui… je viens me délivrer d’un secret que je gardais depuis Vienne, tu te rappelles ?
– Oui.. cela est certain, c’est une chose qui ne peu s’oublier, même que je m’en inquiétais au plus au point.
– Vois tu, Benoît, tu es un privilégié, je t’annonce le mariage du dauphin Louis avec Marie-Antoinette d’Autriche.
– Oh ! ça c’est une sacrée nouvelle, mais n’est il pas trop jeune ?
– Il va sur ses 16 ans et elle vers sa 15ème année. Il n’y a pas d’âge pour les futurs régnant.
– Heu ! dis moi comment étais tu au faites de ce projet.
– Souviens toi à l’Opéra de Vienne quand j’ai quitté la loge, j’étais porteur d’un message de Versailles, plutôt du duc de Choiseul vers l’Impératrice, ce n’est pas que le roi demandait la main de l’archiduchesse, mais il invitait à un resserrement des relations. Pas folle Marie-Thérèse, elle se dit que le mariage de sa fille avec un prince de France était une bonne occasion. Marie-Antoinette est en route vers Versailles le mariage à été célébré par procuration avec un de ses frère dans le rôle de Louis, la cérémonie eu lieu dans l’église des Augustins à Vienne, elle doit être non loin de Strasbourg, peut être même sur une ile du Rhin où l’exige la tradition française, elle doit jeter tout ce qui rappel son pays, ses habits, bijoux etc… Le Dauphin, rappelles toi son père le Duc de Berry est décédé et ses deux frères aînés aussi, il a prit son titre, donc Louis est en route vers l’archiduchesse, ils feront escale à Compiègne, puis dans la chapelle de Versailles une bénédiction doit avoir lieu, elle sera donnée par l’évêque de Reins.
– Viens, nous allons arroser l’évènement… et toi que deviens tu, il me semble à voir l ‘uniforme que tu a pris du grade.
– Ah ! oui mon cher Benoît, très bonne idée, je meurs de soif, pour te répondre, je suis Capitaine de la garde, un honneur, et l’on m’estime bien à Versailles. Il faudra que tu viennes un jour à Paris.
– Oui je crois que cela arrivera, tiens voilà Colette qui se joint à nous, chérie, Hubert nous apporte une grande nouvelle, le dauphin est marié.
– Avec l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette, mais je vous trouve un ventre bien ballonné.
– Oui Hubert, mon Benoît n’est pas sec en ses bourses.
– Haha haha.. vous ne manquez pas d’humour.
– Et puisque c’est aussi l’heure des nouvelles, Elisabeth attend nôtre premier.
– Félicitation, es-ce un garçon ?
– Mystère de la création… cher Benoît, en tout cas je tiens à t’associer dans ses prénoms, fille ou garçon, bien sur, je préfère un mâle pour le premier…mais le seigneur est seul maître du choix.
– Oui, peut être, je n’en suis pas si affirmatif, je ne crois pas l’avoir vu durant ma fécondation, ni même son frère le diable.
– Tu blasphèmes.. mon Benoît…

– Oh ! pas si sur… l’abbé Meslier a bien laissé des écrits opposés à l’église.

Et une partie de fou rire accompagnât l’échange, le temps se faisait tard, Benoît proposa à Hubert de passer la nuit dans son logis, il y a une chambre d’amis à disposition. C’est que le soir, la nuit faire la route est risquée, et partir dans sa propriété n’était pas inspirant dans ses conditions. Il accepta, un bon repas pour ouvrir la suite de la soirée, Hubert-Benoît reçut un jouet en bois venu de Paris, un pantin qu’il pouvait articuler avec des ficelles.
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A suivre

jeudi 23 janvier 2014

Benoît et le grand tour (103)

  Hubert lança une invitation au jeune couple, il fallait se déplacer au château familial, à la propriété des Pompiac. Le jeune marquis, dans un bel uniforme de la garde royale épousait Elisabeth de Forgerolles, l’union se faisant dans la chapelle du château et Benoît, comme Hubert quelques temps auparavant l’avait été, sera son Témoin au côté du frère aîné. Hubert aussi avait une belle sommes à engagée, il l’avait acquise au jeu, passe temps dont il y mit un terme. Son père lui octroya un petit domaine en dotation, Elisabeth possédant quelques terres héritées de son père dans le même bourg en faisait un bon patrimoine. Après la cérémonie religieuse, naissance, mariage, décès étaient enregistrés dans un grimoire de la paroisse qui faisait office d’état civil. Une table était dressée pour un repas autour des jeunes mariés. Hubert était resplendissant dans son uniforme, il le portait bien. A la fin de ce gargantuesque plaisir de la bouche, Hubert invita Benoît à visiter la propriété, les terres à cheval et la demeure, un beau manoir, ils sont seul, tel des anciens se souvenant du passé plus ou moins lointain, ils dissertaient sur le temps partagé ensemble, le désir aussi de retrouver le plaisir de la chair n’était pas absent. La visite du manoir est propice à une occasion de laisser leurs effusions sentimentales se libérer une fois de plus. L’intensités de celles-ci laissent supposer que leur échange amoureux est le dernier. Ils ont  fondé un foyer, Hubert est militaire de surcroit, loin de tout, Benoît mène sa barque, ses affaires. Colette prend des rondeurs, c’est tout frais mais les symptômes d’une grossesse sont bien présents. Ils réajustent leurs tenues, remettent de l’ordre dans les chevelures, retrouvent une prestance ne laissant rien voir du mélange qu’ils viennent de vivre. La visite se termine, de retour auprès des convives, ils devisent une fois de plus sur ce grand tour qui leur appris tant et tant de choses, un enrichissement personnel que Hubert couche sur des feuilles de papier, Benoît lui le dessine, mais aussi ayant tenu un journal sur ce voyage, il le met au propre afin de le rendre plus lisible pour ses descendants.


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A suivre


mercredi 22 janvier 2014

Benoît et le grand tour (102)

  Le temps passa, l’automne touchait à sa fin, Benoît avait son amour, son désir de voir Colette comme épouse, elle était radieuse, et toute aussi désireuse que lui de partager leur vie. Il en parla à son père qui surpris au départ en était satisfait, son fils allait créer une famille, la descendance était assuré, enfin il le pensait, le souhaitait, c’était évident pour lui, les Chaudeur devaient continuer leur chemin.
– Mon fils… présente nous la belle personne dont tu nous entretien.
– Avec  joie mon père.
Les connaissances eurent lieu, il en fut de même avec la famille, pourtant plus éloignée que la région ne pouvait l’imaginée, c’est ainsi que Benoît resta plusieurs jours dans sa future belle famille, il a été décidé de faire des fiançailles afin que les familles se rencontre, la demande en mariage ayant eu lieu durant la visite, le mouvement s’accélérait vers l’union des tourtereaux.
C’est en juin 1765 que leur mariage fut célébré dans l’église de la ville Colette Chantagnol et Benoît Chaudeur scellèrent devant le tout puissant et les hommes la pose de la pierre qui allait bâtir une nouvelle branche des Chaudeur. Hubert avait été invité, il participa à la fête.
Benoît peut de temps après reçut une convocation notarial pour encaisser les fruits de son placement, non seulement il fut remboursé de celui-ci mais en doubla la mise… l’armateur ne lui avait pas menti et c’était une bonne nouvelle pour lui, il la plaça dans l’acquisition d’une petite bâtisse sur trois niveaux. Il installera son atelier, la dote de son épouse entra dans l’ameublement, sieur Chaudeur ne fut pas de reste non plus en équipant son rejeton.


 A suivre

mardi 21 janvier 2014

Benoît et le grand tour (101)

– Arrête de dire des choses comme cela, tu sais bien qui…
– Mais oui… Benoît, je sais, mais là il y a quelque chose qui passe entre elle et toi… ne dit pas le contraire, cela se voit comme un nez au milieu de la figure, d’ailleurs le sien est à croquer.
– Hum… peut être que tu as raison…
– Bon vu que la nuit est bien avancée, nous allons dormir ici.. dit Hubert, avec un petit sourire au coin des lèvres, sourire que ne remarqua pas son ami… Il fit un signe de main à la demoiselle…
– Mademoiselle.. reste-t-il des chambres pour cette nuit, et comment doit on vous nommer ?…
– Pour se qui es des chambres, messeigneurs, il en reste encore, et en rougissant, Colette pour vous servir.
– Merci…. Colette, nous en prendrons chacun une.
Sur le coup Benoît resta interloqué, il pensait à une chambre pour eux deux, de quoi abriter une nouvelle fois leur passion pour l’un et l’autre, à moins qu’il ne s’agisse d’une ruse pour ne pas dévoiler les sentiments autres que ceux d’une amitié profonde qui les animent. Chacun ira dans sa chambre, Colette les ayant guidée vers elles. La jeune femme disparue par une porte dérobée de l’étage, Hubert donna une tape amicale et appuyée sur les fesses de son ami et disparu dans sa chambre, manœuvrant le loquet de la porte, faisant pas mal de bruit et s’affalant sur le lit. Benoît l’avait entendu et souri, il ne ferma pas sa porte, pensant que le garçon, le moment venu, viendra le rejoindre sous l’édredon…


 La clenche doucement s’agita, la porte s’entrebâilla, dans le peu de clarté ambiante une silhouette glissa dans la chambre, Benoît l’avait à peine remarqué, pourtant il surveillait la passe. Des pas légers s’approchèrent du lit, la masse d’un corps s’abattit dessus et les lèvres, qui ne sont pas celles de Hubert couvrirent sa bouche pour un baiser long et langoureux, Benoît était en émoi, il ne reconnu pas celles de son amant, puis l’édredon vola au sol, sa chemise fut remontée et son vit bien dressé passa dans une main, la aussi il ne la reconnaît pas, c’est quand, chevauché au dessus de lui, qu’il s’enfoui dans un sexe féminin, il comprit la situation, Colette était en route pour le Nirvana, Benoît son destrier. Ils passèrent le reste de la nuit dans une nudité parfaite, mélangeant corps et âmes… Au matin Colette avait quittée la chambre, Benoît après une toilette, descendit et déjeuna, il manquait Hubert, s’en inquiétant, le patron lui dit que son ami était parti quelques instant après avoir gagné la chambre, Benoît était rageur de la supercherie que lui avait fait son ami… puis il sourit, comprenant la connivence et surtout que la belle avait le cœur battant pour lui, bien sur, une coucherie en guise de première rencontre n’était pas à ses yeux de bonnes factures, mais il était tout aussi troublé de la jeune fille qu’elle l’était pour lui. Il quitta l’auberge, après avoir convenu de se revoir. Benoît revint plusieurs fois à sa rencontre, ils se promenèrent dans les champs environnants, au bord de la rivière, petit à petit l’un et l’autre s ‘apprivoisait.
A suivre

lundi 20 janvier 2014

Benoît et le grand tour (100)

Chapitre XI

‘‘Si tes résultats ne sont pas à la hauteur de tes espérances, dis toi que le Grand Chêne aussi, un jour, a été un gland’’
Lao Tseu

Conséquence inattendue de la banqueroute de Law en 1720 ; pour mémoire, la France ruinée par les dépenses de Louis XIV devait trouver de quoi rééquilibrer son budget, Law homme d’affaires Ecossais avait mis au point un système spéculatif avec de la monnaie de papier, le système eu son heure de gloire, des gens s’enrichissent mais il eu aussi beaucoup de perdant, coté étatique c’est la réussite, mais comme toute spirale spéculative, son centre s’effondre sur lui même entrainant une crise, dont celle de défiance face au papier et les banques tombèrent en faillite devant la récupération de l’or par les clients ; comme tout échec il y a aussi son autre face, c’est comme cela que le commerce extérieur par voie maritime pris un essor exceptionnel.  Benoît quelques jours plus tard, alors qu’il allait livrer une commande à un armateur Nantais ayant une résidence en ville, eu une discussion intéressante fit un marché avec ce dernier, un risque peut être, mais l’enjeu en valait la peine. De retour à l’échoppe il retrouva sa cagnotte, elle n’avait pas bougée de dessous le plancher, s’en saisi et reparti rendre visite à l’armateur, devant un clerc ils scellèrent un marché, Benoît finançait un transport maritime,  cargaison qui devait revenir des Indes, au dire de l’armateur, cela devrait lui rapporter des subsides sonnantes et trébuchantes, l’offre était alléchante, Benoît précautionneux signa un additif avec une Lloyd qui couvrirai les risques de pertes. Il rentra à l’atelier et reprit son œuvre, il décida de se lancer dans la fabrication d’épées, surtout la poignée qu’il ornait de son art, le marché lui était favorable, les lames étaient fournies par le forgeron de sa connaissance, le sieur Lesforges. Sur la lame il gravait un numéro et déposait un poinçon, sa signature dont là aussi il en tirera de bons bénéfices.

 Un soir, avec Hubert à satisfaire les plaisirs de la bouche et de s’amuser, dans une taverne à l’extérieur de la ville, Benoît remarqua une charmante demoiselle au cheveux châtain clair, le visage d’une belle douceur, des yeux en amande, une bouche bien dessinée aux lèvres épaisses, la poitrine fortement généreuse, la silhouette très agréable à l’œil, Benoît s’en trouvait chamboulé…

– Ah ! cher Benoît, je crois que tu es frappé par Eros devant cette belle qui est très démonstrative à ton encontre.

                                                 Image du web


A suivre

dimanche 19 janvier 2014

Benoît et le grand tour (99)

  Hubert sert les poings, le carrosse a repris sa route vers la demeure familiale, ses yeux sont embués, il est plus fragile que Benoît, il ne veut pas sortir sa tête par la fenêtre de la porte craignant que son amour ne le remarque, il a une certaine pudeur, à cet instant précis, il regrette son dérapage avec Gustave Adolphe, lui aussi devra faire pousser une branche à l’arbre des Pompiac, sa promise l’attend… le carrosse disparaît au tournant de la rue du Bœuf, Hubert se ressaisi, il le faut avant de franchir le portail de la rue de la Feuille battue, ses pensées reviennent à l’instant qui va suivre, le portail s’ouvre, le chien de Gaudelin a reconnu le bruit des sabots, les chiens ont cette propriété de reconnaître se qui est à la maison. Peut être moins par la sonorité que par l’odorat qu’ils ont bien plus développé que nous. Les domestiques se ruent sur le carrosse et défont la malle, accueil le jeune Hubert, Pompiac père et mère arrivent sur le perron, pas d’exubérances dans l’accueil du rejeton, mais une invitation à prendre un bain qui le délassera, une servante prépare la baignoire, verse l’eau chaude, il y en a toujours à disposition au coin d’un feu, Hubert dénudé plonge son corps dans ce délassement qui lui est offert, de nouveau les parents sont avec lui et commence le long récit de l’aventure… du moins ce qu’il peut dire, pas sa relation particulière avec Benoît, il s’enquière aussi de la santé de Meunier, Pompiac père le rassure, son précepteur est remis de sa mésaventure. Il revient de loin. Il passa presque une heure dans le bain, il allait en sortir, une servante lui posa une sortie de bain sur les épaules et disparue très vite, ses parents c’étaient éloigné, une fois sorti et vêtu, ils reviennent et reprennent la conversation du moins ils écoutent son récit de voyage.

  Benoît de son coté déballe la malle et offre des cadeaux à ses sœurs, ses parents, des petits souvenirs venant de divers pays traversés, tout en contant leur provenance, et débitant les mots de ce voyage extraordinaire. Il n’oublia pas le petit dernier qui vit le jour lors de son long périple, il ramena des fripes brodées et des soies, comme c’était encore d’usage, une petite robe pour son frère, mais cela devenait moins courant. Des familles encore attachées à cet ancien usage qui permettait bien des aisances au garçon avant que le port d’un pantalon ne vienne souligner sa masculinité. C’était un jeudi, dans les moments de repos en mi-journée ou le soir avant le coucher, Benoît raconte le voyage, ne manque aucun détail, omettant lui aussi sa relation particulière avec le jeune marquis. Seul le dimanche marquera une coupure dans la semaine, messe le matin et vêpres l’après midi ponctuaient la journée. Le beau temps offrit une balade en bordure de la rivière et Benoît en profitait pour finir de conter l’aventure.