mardi 15 novembre 2016

La valse du temps




On dansait sur l’aiguille du temps,
Pas sur un tempo de valse ou autres danses,
Non, sur celle du temps passant,
Tic…Tac…Tic…Tac…
C’est aussi un tempo, me direz-vous,
Évidemment, mais ce n’est pas le même,
C’est celui qui nous mène par la main,
Chaque matin, tout au long du chemin,
Ce jour-là, il neigeait.
Il tombait, des nuées, de gros flocons bien gras,
Ils s’accrochent aux branches,
Elles résistèrent, lentement elles plient sous son poids,
Elles s’accrochent au fil de l’énergie et de la vie virtuelle,
Ces fils ont l’habitude d’y recevoir du poids,
Celui des oiseaux, mais la neige, ce n’est pas  identique.
Elle pèse au final, les fils commençaient à gémir sous la masse envahissante,
Il neige en abondance, les fiacres ou automobiles ont disparu,
Ce ne sont que des monticules le long des rues.
De rares passants s’aventurent,
Le crissement des pas est étouffé par la lourdeur du ciel.
Une impression de silence règne dans la ville,
Dans les campagnes, c’est encore pire,
Seule la plainte du vent dans les arbres trouble la pesanteur du moment.
On dansait sur l’aiguille du temps.
On dansait parmi les lourds flocons de neige,
On dansait, mais nul ne se voyait,
On dansait sur l’aiguille du temps.
Passant de seconde en seconde,
Passant de minute à l’heure,
Passant, les jours, les nuits,
Comme cette neige qui danse, elle aussi,
S’amoncelant de plus en plus,
Sablier céleste qui s’écoule,
On dansait sur l’aiguille du temps.

Bip…Bip… Bip… Bip…
Putain de réveil, quand est-ce qu’il va s’arrêter ?
Il fait encore nuit, le jour va bientôt paraître,
Des rays s’étirent sur le plafond,
Petits,  longs, ils s’étalent sur le toit de la chambre,
Le réveil a fini par se taire,
Les rays s’effacent,
Laissant la place à des couleurs lumineuses et qui clignotent,
C’est la guirlande de Noël avant l’heure sur le plafond.
Oh ! mais ce n’était pas un réveil !
En plus, les voisins ne sont plus là
Je ne risquais pas de l’entendre.
Une camionnette récupère les monstres,
Il pleut et les hommes ramassent les meubles,
Déposés dans la précédente nuit,
Beaucoup de questions !
L’imaginaire va bon train pour cet amoncellement de mobilier,
Rupture d’un couple, d’un bail,
Déménagement à la cloche de bois,
Peu importe,
C’est une vision de tristesse, d’abandon !
Larguer ses meubles comme on jette l’éponge,
Fin du round,
On n’ira pas jusqu’au bout de l’histoire.

On dansait sur l’aiguille du temps.
Le rideau sur la scène n’est pas levé,
Le brigadier avait frappé l’annonce, tonné les trois coups,
Mais l’artiste ne se montrait pas,
Le trac, peut-être, comment lui en vouloir,
Pourtant elle a l’habitude de s’exposer,
D’être vu à nu a là une du soir,
Peut-être, dans sa loge ne s’était-elle pas assez fardée !
Où bien, est-ce les machinistes qui font grève,
Rien, pas le moindre bout de miroir de Colombine,
Pierrot, lunaire terrien, en était empli de chagrin,
Il se disait « un miracle, un petit miracle pour te voir »,
Le rideau se déchira, alors qu’il ne s’y attendait plus,
Il put l’admirer, un peu,
Et le rideau se referma.
Pierrot, le baume au cœur, alla rêver sur le sofa de gazons,
Au matin, quelques oiseaux lui susurraient des mots à l’oreille,
Il ouvrit grand ses yeux ébahis,
Le ciel bleu dans sa pâleur matinale,
Donnait à Colombine son plus beau visage,
D’abord, il crut à un mirage,
Elle était là, souriante,
Il tendit la main,
La bouche béante,
Elle suivit son chemin,
Il se retourna,
L’astre de feux le réchauffa.
B.Cauvin©15/11/2016


 
Le 15 novembre au matin (7h45) lyon














5 commentaires:

  1. Superbe lune bien montrée, je n'ai pas voulu monter la butte dans le noir !
    Colombine se joue de Pierrot toujours amoureux de la belle !

    http://emprises-de-brises.over-blog.com/

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  2. J'ai relu la belle histoire du temps qui passe, de ce qui nous fait languir et espérer, c'est superbe !

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  3. Bonne fin de semaine , Covix avec cette danse qui fait oublier les tracas !

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  4. Le temps passe, les lunes aussi, les nuits froides, les matins gelés et du soleil souvent sur notre Béarn, je passe dire un merci pour tes aimables commentaires
    Bon WE Covix
    Marine D

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  5. Bonjour,
    Merci de la visite dans ce monde un peu bousculé!
    Le Béarn où le temps semble plus lent et doux à vivre que dans nos métropoles.
    Bonne fin de semaine
    Bises

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