vendredi 27 mai 2016

Solitaire!

Merci à l'auteur-e- de ce gif


Il se balade au bord du canal,
Le soleil inonde le  paysage,
Les mains dans les poches,
Imitant Gavroche.
Parfois sautillant comme un criquet,
Il siffle des airs que lui seul connaît.


Au loin, derrière lui,
Chante, crie, hurle la vie !
Il le sait, mais cela point ne l’ennui.

Sur son épaule, l’univers s’étire,
La tache humide prend vie,
Elle ne sera pas seule,
Une autre et encore d’autres le touche,
Il n’aime pas cet entre-deux,
Cette frontière du temps,
Où la pluie commence à coller le tissu sur sa peau,
Il sait, ralentit le pas.
Dans quelques instants,
Sur ses épaules tombera le chant de la pluie,
Il sera trempé,
Non pas qu’il ait plongé dans ce chenal.

L’averse orageuse aura l’effet d’une chute dans le canal,
Le tissu lui fait une seconde peau,
Il s’ébroue, continue de siffler, de chanter.
Il est heureux comme un pinson,
Se sent dans l’eau l’âme d’un poisson.
Pas d’affolement au cœur des zébras,
Que le Dieu de l’Olympe lance en travers ciel.

En ce jour ensoleillé,
Il sent ses jambes plier,
Il est à genoux, relevant la tête,
Son corps vacille dans le chant de blé,
Pour lui un lit encore chaud,
Son regard fixe vers le ciel ombrageux,
Sur ses lèvres un sourire bien heureux,
Son corps se raidit,
La pluie emporte sa sève au cœur de cette terre,
En ce jour d’été et d’enfer,
Il ne se sentait pourtant pas l’âme d’un héros,
Quand la mitraille s’abattit sur son dos.

Bernard-Cauvin©27/05/2016



lundi 23 mai 2016

Chevelure!

  


 Sur les rives du Rhône, une jeune fille se promène, elle passe. Sa chevelure d’or posée sur ses épaules.
 Éole, facétieux se met à souffler très fort, si fort qu’il est comparable à une turbine d’un banc d’essais de la Royale.
 Son visage ne bronche pas, pourtant avec la force de ce vent il aurait dû faire moult grimaces plus enlaidissantes les unes que les autres.
Non le visage restait lisse, beau, tendre, plein d’amour !
 La chevelure se soulève tout en délicatesse, s’agite, s’étire, s’étire à n’en plus finir.
 Je remarquais de la poussière qui s’en évadait, je regardais au plus près, ce n’était pas des poussières, ni des parasites, je me trompais sans doute.
Le regard comme une loupe, et s’envolaient des lettres, elles s’évadaient de la pensée de la jeune fille. Semé au vent comme la Semeuse jettent à la volée des graines de semences.
 Sortent à la pointe des mots qui s’écrivent sur le tableau bleu du ciel. Amour, love, amor, tendresse, bisous, câlins, caresses, bonheur, joie, peine, pleurs…
Oh ! Là, Racine qui écrit ses vers…
Et Shakespeare qui lui répond, « Être ou ne pas être »… Rodrigue as-tu du cœur… arrive Corneille !
Encore et encore, le bateau ivre, le dormeur du val, les mains dans les poches, on est pas sérieux quand on a dix-sept ans, et la bonté qui s’en allait de ses choses, Verlaine passe sous le pont de l’Université… Parmi les arbres en bourgeons le noir de la locomotive à la retraite…arrive du Japon..
 Passent, glissent comme un peigne dans cette chevelure dorée, la poésie du monde.
B.Cauvin©23/05/2016


vendredi 13 mai 2016

Danser avec les étoiles!

Photo prise par le télescope Hubble



Danser avec les étoiles !

Courir sous la pluie,
Sous la pluie d’étoiles,
Dans la lune noire,
Courir avec une pluie d’étoiles, 
S’envoler dans la poussière noire.
Impesanteur céleste,
Mouvance des corps vides,
Nager entre les météores,
Caresser la crinière de Halley,
Voguer sur la mer sombre,
Vers l’étoile de ses rêves,
Nuit éternelle dans sa beauté luisante,
Pixels explosés du miroir solaire,
Sortir du sas de la spirale Lactée,
Franchir Kepler, ouvrir sa ceinture,
Ramer dans l’océan univers,
À la poursuite d’Andromède,
Danser sur la scène de l’espace,
Danser au cœur des étoiles,
Rêve incompressible du disque dur intemporel,
Nage libre dans l’espace fusionnel,
Dans l’espace comme dans l’océan,
Se baigner dedans,
Le corps invisible et pourtant bien réel,
Nager, courir, danser sur la grande scène des étoiles,
La poussière aspirée par une main céleste.

B.Cauvin©10/05/2016


jeudi 12 mai 2016

ÂME!





ÂME !

L’âme concept impersonnel,
Comme le on, le rien et le tout,
Figure de l’irréel,
Aventure de l’être.
De tout vivant en ce monde,
Elle n’est que soupire au jour de la mort,
Elle n’est que l’expression de l’humanité,
Elle est le reflet de la vie,
LA sienne, celle des autres.

Elle est notre cœur, notre engagement,
Même le plus mauvais,
Au plus profond de lui, brille la flamme de l’âme.
Elle s’envole vers le paradis,
Ècho des derniers soupirs,
Monde virtuel,
Dans la demeure de l’irréel,
Elle est le reflet de l’amour,
Son cœur, la rose des troubadours,
Elle est les corolles qui s’ouvrent,
Complice de la chaleur solaire,
Rejet du désert de la vie,
Elle est l’ode de l’esprit,
Voguant sur l’océan de l’ennui,
Turbulence maritime, aérienne,
De la vie en jouir,
Jusqu’au dernier soupir,
Bulle d’air en liberté,
D’un corps trop pressé.
Voyage du mouvement perpétuel,
D’un monde sans fin,
Marche lente de la spirale,
Vie hélicoïdale,
Elle est vivante héliomarine,
Être fantomatique, androgyne,
Volute invisible s’élevant dans l’éther,
Constat de la vie au royaume des morts.

B.Cauvin©Mai-2016




dimanche 8 mai 2016

A!




A, SORTI DE LA BOUCHE DE L’HUMANITÉ,
PORTÉ PAR LE VENT COMME LES FEUILLES DES ARBRES,
UN JOUR D'AUTOMNE.
A, REPRIS D’ICI OU LÀ, SON QUI ÉTONNE !
NOUVEAUTÉ APPRISE, DOMPTÉE COMME UN JEU DE DÉ,
LA SEMEUSE, PAS ENCORE DE MARBRE,
D’UN GESTE ÉLÉGANT,
LANÇAIT LES GRAINES AVANT LE SOIR.
CÉRÈS, APRÈS QUELQUE TEMPS, LA MOISSON FAIT SON DEVOIR,
LES RÉCOLTANTS ET MIS EN RANGS,
LES LETTRES VOLTIGEAIENT TELLES LE POLLEN DES FLEURS,
INHALÉES, ABSORBÉES, L’HUMANITÉ EN PLEUR.
LES HOMMES, SUR LA SPHÈRE DISPERSÉE,
EN PRIRENT LA SONORITÉ À S’EN BERCER.
CÉRÈS, AYANT RÉCOLTÉE LES SIGNES CABALISTIQUES,
LES ENTREPOSAS, DANS UN COFFRE DOMESTIQUE.
LA VOIX SE FORME À LA NOUVELLE TECHNOLOGIE,
LE VOCABLE SON APOLOGIE.
L’HOMME DEBOUT S’EMPARE DES LETTRES,
ÉCOUTE LE CHANT DE LA NATURE.
DANS LE COQUILLAGE, IL SOUFFLE DES SONS À ÉMÊTTRE,
DANS LE ROSEAU PERCÉ, IL JOUE EN PÂTURE,
AUTOUR D’UN FEU, TAPANT SUR UN TRONC,
COQUILLAGE, ROSEAU SI JOIGNENT POUR L’UNI SON !
L’HUMANITÉ DES CORDES VOCALES ENVOIE LA CHANSON !
L’HOMME DEBOUT OUVRE LA VOIX AUX POÈMES ÉPIQUES.
DE CHASSEUR-CUEILLEUR, IL DEVIENT CULTIVATEUR,
DONNE AUX BÊTES DOMESTIQUÉES, LE SON !
L’AÈDE, CONTE D’UNE VOIX ÉNERGIQUE.
LES SCRIBES DÉPOSENT SUR DES PLAQUES D’ARGILES,
DES PAPYRUS, L’HÉRITAGE DES VOIX.
ACTES DE VIE D’UNE SOCIÉTÉ, SES LOIS,
LES SIGNES, PREMIERS ALPHABETS,
COMPLÉMENT À L’ORALITÉ AU SON DU GALOUBET,
CÉRÈS LIBÉRA SA MOISSON.
DE CETTE CORNE D’ABONDANCE SORTIE LES RACINES DES MOTS.
DE PAROLE À L’ÉCRIT, L’UNIVERS POINT-SOT !
PORTENT À L’HOMME DEBOUT L’ÂGE DES CHANSONS,
DES ODÉONS S’ÉLÈVENT LES VOIX DE L’AVENTURE HUMAINE,
JUSQU'À NOUS ELLE S’ENCHAÎNE.
A, PREMIER MAILLON DE LA CHAÎNE.
B .Cauvin©02/05/2016






samedi 7 mai 2016

REGARD BLEU!



REGARD  BLEU !
  
CIEL D’AZUR SUR LA VILLE
MUSIQUE DU LOINTAIN
RIVERAIN D’AFRIQUE.

CHANT, LE TOIT DU MONDE
NOS RACINES PROFONDES.
 
SUR LE SABLE CHAUD DE LA PLAGE
LES CARAVANES-DU-DÉSERT.

LANGOUREUX BALANCEMENT DE CAMÉLIDÉS
DANSE ENVOÛTANTE DE L’HUMANITÉ.

REGARD AU-DESSUS DES TOITS
CIEL MACULÉ D’AZUR
KORA, DJEMBÉ EMPORTE LA DESTINÉE
LES COULEURS DES BOUBOUS.

LE SILENCE DE LA VILLE
CHANTE AU VENT DU DÉSERT
ÉCOUTE LE BRUIT DES TRILLES
ENTRE-DEUX EAUX NAGENT LES POISSONS.

CARESSE DE LA MAIN DANS LES CHEVEUX
PRINTEMPS FORESTIER
MUSIQUE AFRICAINE
APAISÉ LA PEINE !
TRAIT BLANC
SUR LE TABLEAU BLEU
LIGNE VERS LE LOINTAIN.

B.Cauvin©05/05/2016




dimanche 1 mai 2016

chants!



Chants !

Écoute, le chant du monde,
Le rire des enfants à la ronde,
Le trille des oiseaux en retour,
Des jours du printemps au détour,
Écoute, le chant de la dune,
Crissement du mouvement au clair de lune,
Écoute, le chant du vent,
Symphonie d’olifant,
Chant des dunes en équivalent,
Au sifflement des vents,
Écoute, le chant du monde,
Criant l’horreur à la ronde,
Hymne sanglant,
Comme le vent cinglant,
Il y a ce chant, derrière le paravent,
Semé aux quatre vents,
Bête hideuse de trafiquants de tout bois,
Voulant imposer sa loi,
Loin de l’amour des cieux,
À rendre le monde silencieux,
Combien de temps faudra-t-il à l’Homme,
Pour qu’il comprenne qu’il n’est pas le maître de cette terre,
Combien de temps pour voir sa domination se taire,
Peut-être un nouvel écrit de deutéronome.
B.Cauvin©22/04/2016